L'usine du Galion est plongée dans l'incertitude

En fin de vie, la chaudière qui a été réparée pourrait à nouveau montrer des signes de faiblesses.
Les dirigeants et les salariés de l'usine du Galion, la seule unité de production de sucre de l'île, ne savent pas si la structure pourra supporter une nouvelle saison. Le four qui alimente l’usine est à bout de souffle.
Les experts de l'usine du Galion sont formels : le four actuel qui fonctionne avec la bagasse a fait son temps. Il a sans cesse été bricolé, mais la limite a été atteinte. Le four, remis en service pour la campagne sucrière de février prochain, présente un risque pour l’ensemble du site.

Deux solutions se présentent : soit un nouvel achat, cela représenterait un coût de 20 millions d’euros. Une somme qui ne se trouve pas facilement dans un contexte budgétaire contraint. En outre, il faudra compter 6 mois pour l’appel d’offre, la commande, la fabrication, la livraison. La campagne sucrière 2018 sera négative ou pas loin de l’être. Deuxième option : trouver une autre source d’alimentation. Se connecter au réseau EDF, au risque de faire augmenter la facture. Autre possibilité, brancher la nouvelle usine Albioma de biomasse.

Une usine dont la Collectivité de Martinique, actionnaire de la SEM du Galion, ne veut pas entendre parler. Le président de la structure, Richard Barthelery, joint par nos services, indique que le Conseil d’Administration du Galion n’a pas encore tranché sur le choix à faire. Il confirme que la chaudière ne sera pas utilisée.
 

La production de canne repose sur un équilibre fragile
 

Le rhum avec les distilleries, le sucre avec le Galion, et les producteurs qui jouent de deux premiers acteurs pour mieux écouler leur production qui de toute façon n’est pas assez importante pour satisfaire tout le monde. Si d’aventure, le Galion venait à connaître des difficultés, l’équilibre serait rompu. Les planteurs risqueraient de n’avoir comme seuls interlocuteurs que les rhumiers pour l’achat des tiges.

Autre conséquence : le Galion alimente le marché local du sucre. Absente des rayons, la production guadeloupéenne, avide de nouveaux marchés, inonderait celui de notre île. La Martinique n’a pas le droit d’être absente sur ce terrain. Il s’agit de la survie de toute une filière. Le problème est économique et surtout politique dans un secteur qui jusqu’alors, avait su faire la fierté de tout un pays.