La période des vacances de Pâques est traditionnellement prisée par les campeurs. Rien de telle que de déguster son "Matoutou" de crabes face à la mer en famille ou entre amis. Mais, la tradition a pris beaucoup d'ampleur et les plages de Sainte-Anne ne sont plus occupées pour une journée mais durant les 15 jours de vacances.
Pour la municipalité de Sainte-Anne et de l'ONF, il était nécessaire de réglementer l’affluence des campeurs sur les plages emblématiques de Grande Terre des Salines et de l'Anse à Prune. L’initiative vise à concilier l'accès au loisir et la protection des espaces naturels, démontrant un modèle de gestion responsable et participative.
Informer pour comprendre les enjeux de préserver le site
Dimanche (24 mars), sur le site de Grande Terre des Salines à Saint Anne, les agents de l'ONF et de la ville ont mené "une tournée d'information auprès du public". L'objectif était de signaler que la gestion du site de campement de Grande Terre des Salines et de l'Anse à Prune sera autorisée aux familles ayant validé les formalités auprès de l'accueil de l'association "Le Camp" qui gère depuis longtemps une partie de cet espace.
Les agents ont précisé qu'un macaron d'accès sera proposé par l'association pour marquer les tentes et les véhicules, afin d'accéder aux sites. "Sans macaron, les familles ne seront pas autorisées à s'installer". Cette démarche vise à faciliter le contrôle de l'accès et à s'assurer que les installations respectent les consignes de sécurité, notamment la libre accessibilité des voies pour les secours.
L'ONF souligne "l'importance du civisme collectif pour garantir des vacances sûres et respectueuses de l'environnement". "On essaye de faire comprendre aux gens que le fait de couper un arbre pour faire un barbecue contribue à la dégradation du site", explique Fabien Wirth agent de l'ONF.
Préserver le site à certaines conditions
Les campeurs de Sainte-Anne ne sont pas défavorables à cette nouvelle réglementation, mais ils estiment également qu'il faut prévoir des exceptions comme le dimanche de Pâques quand les familles passent traditionnellement la journée à la plage et ne peuvent pas accéder au site en voiture. "Cela signifie qu’au fur et à mesure on nous exclut de nos pratiques traditionnelles"...
D'autres, comme une mère de famille estiment que le coût de 90 euros pour poser sa tente pendant une semaine est important pour des familles qui choisissent le camping parce qu’elles n'ont pas de moyens. Elle estime que "mettre la main à la poche pour sauver la planète à ses limites".
Tous ont exprimé leur inquiétude face à des règles qu'ils perçoivent comme restrictives et craignent qu'elles n'entravent l'accès à leurs pratiques culturelles et traditionnelles. Cette situation met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre la préservation de l'environnement, la sécurité des usagers et le respect des traditions locales.
Pour la municipalité de Sainte-Anne et l'ONF, cette mesure répond à un double objectif : "préserver ces sites naturels d'une part, et garantir le respect et la sécurité des usagers d'autre part".
Perspectives Futures
L'encadrement du camping durant les vacances de Pâques n'est qu'un début. L'ONF, en collaboration avec la mairie de Sainte-Anne et l'association Le Camp, envisage d'étendre cette opération aux vacances scolaires de juillet août, dans le but de pérenniser les efforts de préservation et de sécurité. Cette initiative reflète une volonté de développer un tourisme durable et responsable sur l'île de Martinique, où l'office gère une part significative des espaces naturels.
À travers ces actions, les autorités espèrent sensibiliser les visiteurs à l'importance de la protection de l'environnement tout en leur permettant de profiter pleinement des richesses naturelles de l'île.
L'association "Le camp" est joignable à ce numéro : 0696 22 29 22