Venezuela: l’exode des vénézuéliens inquiète la Caraïbe

Les vénézueliens quittent leur pays
En 2017, 1,6 millions de vénézuéliens ont quitté leur pays. La majorité d’entre eux s’est installée en Amérique du Sud et dans la Caraïbe.  Ils fuient la crise économique et les incertitudes politiques du Venezuela. Cet exode dépasse les capacités des pays de la région.
Dix-sept pays des Amériques accueillent un nombre grandissant de vénézuéliens qui fuient leur pays. Chaque jour, 800 ressortissants du Venezuela traversent la frontière avec le Brésil.

À Trinidad et Tobago, le bureau d’immigration annonce qu’entre 2014 et 2016, 60.000 vénézuéliens sont arrivés dans le pays. Chaque semaine près de 200 personnes proviennent clandestinement de plusieurs régions du Venezuela. Beaucoup d’entre eux n’ont pas de papiers d’identité.

Souvent des vénézuéliens arrivent par bateau à Cedros situé sur la péninsule sud de Trinidad et Tobago. Certains font un aller-retour pour faire des achats, d’autres veulent travailler pendant la durée d’un visa de court séjour, d’autres veulent rester.

Les femmes sont les plus vulnérables


Beaucoup d’entre elles s'adonnent à la prostitution. Selon Edghill de Castro, président de l’Association Latine de Trinidad et Tobago, les vénézuéliens contraints de quitter leur pays sont systématiquement exploités.

“Quand une vénézuélienne se promène dans la rue, les gens voient une prostituée. Quand un vénézuélien se promène, on voit un trafiquant d’armes et de drogue" (Edghill de Castro au quotidien Newsday).


Des trinidadiens offrent de l’aide quand ils peuvent. À Cedros, les habitants leur proposent à manger et les hébergent.

Le Centre de Détention des Immigrés à Trinidad et Tobago, héberge 67 vénézuéliens. Le plan qui prévoit de rapatrier ceux qui n’obtiennent pas d’asile n’a pas encore été finalisé. Pour l’heure, 2.000 vénézuéliens ont déposé une demande d’asile auprès des autorités trinidadiennes.
Trinidad et Tobago: Edmund Dillon, ministre de l'interieur en viste au Centre de Detention pour Immigrés
À Sainte Lucie, le premier ministre, Allan Chastanet exprime son inquiétude par rapport à la crise sociale et politique au Vénézuela.

"Il suffit de seulement six heures de navigation à bord d'une embarcation rapide pour arriver à Sainte Lucie depuis le Vénézuela. Nous constatons un flux important de stupéfiants et d’armes en provenance du Vénézuela" (Allan Chastanet, premier ministre de Sainte Lucie).


Selon les Nations Unies, cet exode est une catastrophe humanitaire, surtout en Colombie qui a déjà accueilli un demi-million de personnes. Tous les jours, le Programme Alimentaire Mondial nourrit 2.000 immigrés du Venezuela.

Les Nations Unies ont demandé un enveloppe de 32 millions de dollars pour aider les pays des Amériques à accueillir les vénézuéliens. Depuis  2014, l'organisme constate une augmentation de 2.000 % du nombre de ressortissants vénézuéliens demandeurs d’asile.