Venezuela : les fonctionnaires vont travailler deux jours par semaine !

La décision a été prise et annoncée par le chef de l’Etat lui-même : à compter de la semaine prochaine, les fonctionnaires ne devront travailler que le lundi et le mardi pour économiser la consommation électrique.
Pendant les quinze prochains jours au moins, les 2,8 millions de fonctionnaires du Venezuela ne travailleront que douze heures par semaine, soit les lundi et mardi de 7 heures à 13 heures, tout en gardant leur salaire. La mesure est renouvelable, sur décision gouvernementale. Seul le service public est concerné. Par ailleurs les établissements scolaires, publics et privés, fermeront tous le vendredi.

Réduire à tout prix la consommation électrique

Ces mesures drastiques sont destinées à réduire la consommation électrique car le pays ne peut plus satisfaire la demande. Depuis plusieurs mois, l’approvisionnement en électricité ne se fait que 4 heures par jour, avec des conséquences sur l’activité économique. Les usines produisent au ralenti et les centres commerciaux réduisent leurs plages d’ouverture. Quant aux particuliers qui vivent déjà difficilement les pénuries, ils doivent s’adapter à une situation qui aggrave encore leur quotidien.

Des infrastructures insuffisantes

Le Venezuela a basé toute sa production d’électricité sur les barrages hydroélectriques. Celui de Guri dans le sud du pays fournit à lui seul 70 % de la consommation du pays. Mais l’énorme sécheresse qui affecte l’Amérique Latine depuis plusieurs mois a fait baissé les niveaux d’eau : le barrage est quasi à sec, il perd 10 centimètres d’eau par jour, et si la pluie n’arrive pas, il ne pourra plus du tout fonctionner dans quelques jours.
Le phénomène El Niño est responsable de ce dérèglement climatique dans toute la zone. Mais pas seulement…
Malgré ses immenses réserves en pétrole, le Venezuela n’a pas diversifié ses sources de production électrique. Le plan lancé en 2010 par Hugo Chavez pour moderniser le réseau de production d’électricité n’a pas abouti, et n’a jamais été mis en œuvre comme prévu.

Un contexte tendu pour Nicolas Maduro

Dans ce contexte, le président Nicolas Maduro est soumis à une pression de plus en plus forte de l'opposition, qui a obtenu mardi une victoire symbolique : le Conseil national électoral l'a autorisée à rassembler des signatures pour déclencher la procédure de référendum révocatoire contre le président.
Un processus long et compliqué : 4 millions de signatures sont nécessaires pour déclencher le référendum, et si certains se déclarent impatients de signer, une grande partie de la population sait qu’il n’est pas sans risque d’apposer son nom et sa signature sur un tel document. Certains vénézuéliens se souviennent encore de la chasse aux sorcières qui avait suivi le référendum de 2004 à l’encontre d’Hugo Chavez.