C’est chez elle au quartier Morne Blanc sur les hauteurs du Diamant que nous avons rencontré "Man Léon" ou "Tida", pour les intimes de sa génération.
Assise sur sa terrasse elle râpe du coco sec à la main pour confectionner des macarons. Pour elle, pas question d’utiliser une machine, le résultat ne sera jamais le même. C’est comme cela qu’elle a appris à les faire avec sa maman il y a bien longtemps.
Le reste de la préparation se passe en cuisine. Elle mélange le coco fraîchement râpé avec du sucre, puis de la margarine, de la farine, puis les parfums comme de l'essence de vanille, de la cannelle et de l’essence de peau d’orange faite maison. Dernier ingrédient, et pas des moindres, les blancs d’œuf montés en neige. Puis, il faut laisser la pâte reposer environ une demi-heure.
Pendant ce temps, Man Léon nous raconte qu’elle a commencé à cuisiner à l’âge de 15 ans quand sa mère est tombée malade et depuis elle ne s’est jamais arrêtée. Elle a tout d’abord vendu ses gâteaux dans le voisinage en portant un "tré" sur sa tête pour faire du porte-à-porte, puis elle allait s’installer sur les plages des Trois Îlets et des Anses-d’Arlet, ou alors vendre lors des fêtes patronales du Diamant et de Sainte-Luce.
Une fois la pâte reposée elle façonne les macarons sur un papier sulfurisé installé sur une plaque avant de les enfourner. Environ une demi-heure plus tard, ils sont dorés à souhait et une odeur entêtante de coco s’échappe du four. C’est alors le moment de les retirer.
À son âge avancé "Man Léon" ne va plus aussi souvent vendre ses douceurs. Mais de temps en temps elle aime encore s’installer devant son portail avec sa table et sa vitrine. Elle aime cuisiner, mais elle aime aussi parler et rire avec les gourmands qui s’arrêtent pour déguster ses bons gâteaux. Voilà sûrement ses secrets de jouvence.