Vie chère, octroi de mer, évolution institutionnelle, santé, sécurité… Gérald Darmanin est sur tous les fronts en Martinique

Gérald Darmanin sur le plateau de Martinique la 1ère. ©Martinique 1ère
La première journée de la visite officielle du ministre de l’Intérieur et des Outre-mers s’est achevée sur le plateau télé du service public jeudi 14 mars 2024. Gérald Darmanin s’est d’abord rendu à l’hôtel de la Collectivité majeure en compagnie de sa ministre en charge des territoires ultramarins, Marie Guévenoux. Les grands dossiers ont été abordés tels que la santé, l’inflation, la réforme de l’octroi de mer, ainsi que l’évolution institutionnelle et la sécurité. (Re)voir l'interview accordée à Corinne Jean-Joseph et Stéphane Lupon.

Le jour 1 de cette visite ministérielle de 48h en Martinique a d’abord conduit Gérald Darmanin accompagnée de sa ministre déléguée en charge des territoires ultramarins, Marie Guévenoux, au siège de la Collectivité Territoriale de Martinique.

Après l’accueil républicain d’usage du président du conseil exécutif, Serge Letchimy aux côtés de Lucien Salibert, le patron de l’Assemblée, des sujets prégnants ont été évoqués : L’accès au foncier, la préférence à l’emploi des jeunes Martiniquais (à compétences égales), ou encore l’autonomie alimentaire et des financements complémentaires pour la reconstruction du CHU de La Meynard, de l’hospice Emma Ventura et du CH de Trinité.

Un "Contrat Territorial de Sécurité" signé

L’autre dossier très préoccupant abordé entre les ministres et les présidents de la CTM, c'est celui de la sécurité. En 2023, pas moins de 28 morts par armes à feu ont été comptabilisés en Martinique, d’où la signature d’un CTS (Contrat Territorial de Sécurité) en présence des ministres.

La population demande la fin de cette boucle infernale et je sais qu’elle accueillera favorablement le fait que tous les acteurs, l’Etat dont c’est la compétence, la Justice, les maires, les sociétés de sécurité du privé et la CTM, joignent leurs forces sur le territoire martiniquais pour apporter des réponses concertées. Il ne faut pas que le tumulte de l’actualité nous fasse oublier la hausse des violences dans notre pays. Et à ce titre, que dire du fait qu’un Martiniquais, a fortiori dans ses fonctions de gardien de la paix, se fasse braquer avec des armes pointées sur lui, sur la voie publique.

Serge Letchimy

Gérald Darmanin et Marie Guévenoux reçus au siège de la Collectivité Territoriale de Martinique (jeudi 14 mars 2024).

Le ministre [Gérald Darmanin] a fait monter un peu les effectifs mais ce n'est toujours pas suffisant, au regard de la délinquance et de la violence décomplexée en Martinique, du nombre d'armes qui circulent et des saisies de stupéfiants. Nous sommes déjà 8 tonnes à ce jour, en majorité de la cocaïne. Donc il y a encore un travail à effectuer ; il faut monter en puissance !

Thierry Baucelin

(secrétaire général du syndicat Alliance Police Nationale - interrogé par Pédro Monnerville)

Le patron de la place Beauvau s’est d’ailleurs montré très ferme sur le sujet en télévision. Il a insisté en particulier sur le trafic de drogue.

"Il faut le dénoncer… Ce n’est pas acceptable"

Les Antilles, la Martinque en particulier, deviennent un hub régional du trafic de drogue, notamment de la cocaïne, et avec ce trafic de drogue, il y a le trafic d’armes. Et armes plus trafic, cela cré des règlements de comptes (…). Donc ce n’est pas bien et il faut le dénoncer. Cela tue des gens, cela exploite des enfants, cela donne de l’argent pour de la prostitution. Ce n’est pas acceptable, quelle que soit la situation des personnes.

Gérald Darmanin

(ministre de l’Intérieur)

Interrogé également sur l’évolution institutionnelle souhaitée par une majorité d'élus locaux, le ministre a posé trois conditions.

Opération de vote dans un bureau de Martinique.

"Nous consulterons les Martiniquais"

Il y a un très très gros travail qui est effectué par le président Letchimy pour discuter, mais je voudrais dire 3 choses. 1. Nous sommes favorables à des évolutions institutionnelles notamment pour la Martinique si c'est le souhait des élus. Mais il faut bien comprendre que ces institutions elles servent à un projet, elles ne sont pas un but en soi. Donc, pour quel projet ? (…) 2. Nous ne pouvons pas imaginer une réforme institutionnelle, constitutionnelle peut-être, sans consulter les Martiniquais. Je prends l'engagement ici, nous consulterons les Martiniquais. Et 3, il faut aussi convaincre l'Assemblée nationale et le Sénat.

Gérald Darmanin

(ministre des Outre-mers)

Vendredi 15 mars 2024, après une matinée à l’île de Sainte-Lucie à la rencontre des autorités locales, les deux membres du gouvernement seront sur une exploitation agricole au Saint-Esprit avec des professionnels. Puis, retour à l’aéroport Aimé Césaire où le premier policier de France inaugurera le nouveau commissariat de la PAF (Police Aux Frontières), avant de décoller pour Paris.