Déjà 17 personnes sont décédées sur la route depuis le début de l'année 2023 en Martinique. Un chiffre auquel il faut ajouter les accidents non-mortels mais lourds de conséquences pour les usagers, précisait Léo Limol au micro de Martinique la 1ère, dimanche matin (2 juillet).
Son association, Le nouvel élan, n'a au départ rien à voir avec les deux-roues. Mais en écoutant les témoignages de sa fille et de ses amis, tous motards, Léo Limol s'est trouvé préoccupé par le nombre et la forme que prenaient les accidents de moto en Martinique.
En effet, parmi les 28 Martiniquais décédés des suites d'un accident de la route en 2022, il y avait 15 motards contre 8 automobilistes. Un triste bilan auquel Léo Limol a décidé de réagir. Sa journée de sensibilisation a eu lieu dimanche matin (2 juillet) dans la commune de Trinité.
"L'équipement est primordial"
Au milieu de quelques autres passionnés, Eddy Soter, équipé d'une paire de bottes, d'un blouson en cuir ainsi que d'un casque intégral, insiste sur la nécessité de porter des protections de la tête aux pieds. "Je ne me suis pas habillé comme ça pour l'occasion, précise-t-il. "L'équipement est primordial. On n'est jamais à l'abri d'une chute".
Eddy considère aussi que, du fait de leur conduite particulière, les motards doivent intérioriser leur propre code de la route, qui ne concerne pas nécessairement les voitures. Parmi ses recommandations : "toujours s'assurer que les automobilistes nous voient, toujours préférer doubler pour éviter de se retrouver en sandwich lors d'un carambolage"...
Il regrette néanmoins l'absence de piste dédiée à la moto de vitesse en Martinique. Selon lui, cela peut pousser certains motards à adopter des conduites excessives sur des routes inadaptées.
Les automobilistes sont aussi responsables
Élodie Delin, motarde et présente à la journée de sensibilisation elle aussi, ne partage pas totalement son avis.
Les gens associent la moto à la vitesse mais c'est avant tout un état d'esprit. On peut lever le pied. Les virages et le relief sont d'autres moyens de se faire plaisir.
Élodie Delin, passionnée de moto
De son côté, l'organisateur Léo Limol pointe du doigt la responsabilité des automobilistes. "Nous faisons parfois des erreurs inconscientes vis-à-vis des deux-roues. Il faut prendre en compte qu'à une certaine vitesse, une moto ne peut plus dévier sa trajectoire."
Il revient aussi à la communauté des motards martiniquais de s'entraider. D'après Eddy Soter, cela passe par "un regard", "un geste", "un conseil à un camarade de route au prochain feu". Selon lui, "La sécurité routière en Martinique dépend de l’ensemble de la famille des motards".