L'indice de développement humain (IDH) de Mayotte est en dessous de la moyenne mondiale
Les écarts de développement entre Mayotte et la métropole sont saisissants. L'indice de développement humain (IDH) de Mayotte est de 0,64, bien en deçà de celui de la France métropolitaine (0,87).
Cet écart s'explique par plusieurs facteurs, notamment le faible niveau d'accès aux soins et à l'éducation, ainsi qu'un PIB par habitant très bas : 9 170 € contre 36 897 € en métropole. En outre, la densité de population atteint 690 habitants par km² à Mayotte, contre 120 en métropole, exacerbant les tensions sur les ressources et les infrastructures.
57 % des Mahorais en insécurité alimentaire
Le taux de pauvreté à Mayotte est alarmant : 77 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, contre seulement 14 % en métropole. Cette situation se traduit par des conditions de vie précaires, avec une insécurité alimentaire qui frappe un foyer sur deux. Environ 57 % des Mahorais sont concernés, tandis que 10 % des enfants de 10 à 12 ans souffrent d'insuffisance pondérale, contre 4 % dans l'Hexagone.
45 % des Mahorais ne se soignent pas par manque d’accès ou de moyens
En 2017, les dépenses de santé par habitant s’élevaient à 900 €, soit quatre fois moins que la moyenne métropolitaine. Le manque d’infrastructures est criant,
Avec un taux d’équipement en lits d’hôpital de 1,6 pour 1 000 habitants, contre 3,5 en métropole.
De plus, seuls 63 % des habitants sont affiliés à la Sécurité sociale, et seulement 70 315 assurés possèdent une carte Vitale pour une population de 211 111 assurés. La CSSM, bien qu’appliquant les mêmes barèmes de remboursement qu’en métropole, peine à couvrir tous les besoins de la population.
25 000 jeunes déscolarisés sans emploi, ni formation
Le chômage est un autre enjeu majeur à Mayotte. Près de 25 000 jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études. Le tissu économique local n’est pas en mesure de répondre à la demande croissante d’emploi, contribuant ainsi à la pauvreté généralisée et à l’exclusion sociale.
Un Pacte des Solidarités et des solutions insuffisantes :
- 1,5 million pour lutter contre la précarité
Face à ces défis, le Département et l’État ont lancé le Pacte des Solidarités, avec un engagement financier de 1,5 million d’euros par an sur quatre ans. Ce fond, financé à parts égales par l’État et le département, vise à améliorer l'accès aux droits sociaux, à la santé et au logement. Toutefois, cette enveloppe semble dérisoire face aux besoins réels : l’an dernier, les demandes de subventions déposées pour des projets sociaux nécessitaient 7 millions d’euros.
- Une carte de paiement de 1000 euros pour les plus précaires
L’une des mesures phares du CD est la mise en place d’une carte de 1 000 € distribuée par les centres communaux d’action sociale (CCAS). Cette aide sera destinée aux familles les plus précaires pour couvrir leurs factures d’électricité, d’eau, et pour acheter de la nourriture. Elle pourra être renouvelée une fois, en fonction des besoins.
- Réflexion sur une tarification sociale de l’eau
L’objectif affiché par les autorités est d’atteindre 100 % d'accès aux droits sociaux pour la population d’ici quatre ans. Cela implique une meilleure information des habitants sur leurs droits, dans un territoire où le non-recours aux prestations sociales est élevé. Par ailleurs, une réflexion est en cours pour instaurer une tarification sociale de l’eau, afin de réduire le fardeau financier que représente ce service essentiel pour les familles les plus démunies.