Il est 22h30 hier soir quand les victimes et collectifs quittent la salle d’audience. Le procès aux assises des coupeurs de route s’achèvent. Aussitôt, raisonne le chant du débaa. Mains levées vers le ciel, le soulagement est grand. Les peines prononcées réconfortent ces hommes et ces femmes traumatisées par les bandits sur les routes. Les 9 prévenus sont reconnus coupables. Mais seulement 7 seront incarcérés à la maison d’arrêt de Majicavo, pour le moment.
Le cerveau de la bande écope de la peine maximale, 18 ans de réclusion criminelle. Les deux plus jeunes, mineurs à l’époque des faits devaient comparaitre libres. Ils se sont évaporés dans la nature. Mais la justice les condamnent à 11 ans de prison.
Durant une semaine, les victimes se sont succédées à la barre, revenant chacune à son tour sur les atrocités subies en 2016. Ongojou, Ironi bé, des localités qui étaient devenus le terrain de jeu des coupeurs de route. Ils bloquaient la chaussée, cagoulés et armés, ils agressaient, séquestraient, mettaient en joue leurs victimes avant de les dépouiller et incendier leurs véhicules.
Un véritable cauchemar, qui plongeait tout Mayotte dans la psychose. Les coupables sont jugés 6 ans plus tard. Après l’annonce du verdict, aucune personne n’a pu nous accorder une interview, toutes pressées d’être dans la file des véhicules qui quittent le tribunal pour ne pas se retrouver isolé sur la route. La peur de rouler la nuit à Mayotte reste une réalité. Les esprits ne sont pas totalement apaisés