Les législatives de 1981 viennent poser un gros problème aux responsables du mouvement. Ils sont tous centristes, plus exactement de l'union des démocrates Français, un parti qui a toujours collaboré avec la droite. C'est surtout le parti du président sortant, Valéry Giscard d'Estaing qui a été battu le 10 mai par le candidat de la gauche réunie, le socialiste François Mitterrand.
Rappelons qu'au premier tour de la présidentielle les électeurs mahorais ont suivi comme un seul homme le mot du MPM et ont voté en majorité pour VGE à 73,38%. Mitterrand n'arrive qu'en troisième position à Mayotte. Au second tour, les résultats ne sont pas améliorés pour celui qui est allé gagner. Il ne recueille que 10,08%, soit 140 mahorais seulement.
La gauche au pouvoir, ce n'est pas une bonne nouvelle. La position de celle-ci sur le maintenant dans la France de l'île au lagon n'a jamais été clairement "pour". Alors, aux législatives de juin 1981, les Mahorais décident d'envoyer un signal fort à la nouvelle majorité présidentielle qui sans nulle faute allait l'emporter aux législatives.
La peur de du largage était présenté.
C'est à partir de là que Mayotte va tout mettre en œuvre pour éviter l'isolement au parlement. Le député et le sénateur de Mayotte doivent avoir la couleur dominante. L'argument a été brandi dans cette campagne en cours par un responsable politique local du MODEM, dans un débat face à la France insoumise et un socialiste.
Sauf qu'en 1981, il n'y a pas encore de fédération socialiste à Mayotte ni même une autre formation politique de gauche affiliée à un mouvement national. Le MPM et Mayotte avaient mis tous les œufs dans un même panier. C'est en ce moment précis que le mouvement va déployer sa deuxième arme qui sera sa signature ; la realpolitik où du machiavélisme à la sauce mahoraise ; seule la fin, où l'intérêt des mahorais, compte.