Chauffeur dans les transports scolaires : un métier ingrat

C’est un domaine en pleine mutation à Mayotte avec la fin du transporteur unique à Mayotte. La politique n’est jamais loin et surtout, avec les sommes colossales qui sont en jeu 20 000 000 d’euros, les drames que vivent les chauffeurs sont relégués au second plan
Ahmed, un ancien chauffeur de bus vient tout juste de se reconvertir en chauffeur de taxi ville à Mamoudzou. Un métier plus usant physiquement et dont les gains sont aléatoires selon ce père de famille. Et pourtant, ll ne regrette pas d’avoir abandonné son ancien métier. Ce n’est pas parcequ’il n’aime pas les enfants, au contraire, il les aime, il en a quatre, mais Ahmed ne supportait plus les incivilités et les provocations. Chaque matin, à l’heure de prendre le bus et aller chercher les élèves, il avait peur de faire une bêtise dit-il. Faire une bêtise, c’est la hantise des médiateurs aussi. Ces agents qui sont chargés de réguler les flux des enfants dans les transports scolaires. Ils ont peur de céder à la provocation, et par exemple de gifler un élève. Et ce sera la porte, puis le tribunal. Selon Ahmed, le fait qu’à chaque agression ou acte d’incivilité, ils activent leur droit de retrait, c’est aussi devenu un jeu pour les élèves.

« Les parents d’élèves sont aussi dépassés que nous, quand ils ne sont pas complices. »
Depuis la rentrée, aucune agression n’a été signalée, mais Ahmed ne se fait d’illusion. La violence aux abords des établissements et dans les bus scolaires s’est très vite développée durant ces dernières années. Des rencontres ont bien été organisées entre tous les acteurs, élèves, parents d’élèves, transporteurs, chauffeurs, élus et autorités pour endiguer le phénomène. C’est une urgence pour la sécurité des enfants, mais aussi pour ne pas, que le secteur voit partir des professionnels qui ne veulent pas mettre leur vie en danger dans un simple bus scolaire.