Le maire de Bouéni pourrait perdre son mandat
Ils étaient jugés hier, Mouslim Abdourahaman et son beau-frère, qui était aussi son ancien directeur administratif et financier. Le parquet a requis des peines de trois ans de prison, dont un avec sursis, 100.000 euros d'amende, une interdiction d'exercer un mandat dans la fonction publique pendant trois ans, mais aussi une peine d'inéligibilité pendant cinq ans avec exécution provisoire.
Cela signifie que si le tribunal suit ces réquisitions, il perd son mandat de maire de Bouéni, même s’il fait appel. La sanction ne peut être révoquée qu’après un jugement en seconde instance.
Plusieurs élus mahorais ont été concernés par cette mesure judiciaire, comme Salim Mdéré, le vice-président du département et Rachadi Saindou, président de la Cadema. Elle a aussi été requise pour Marine Le Pen, pour l’affaire des assistants parlementaires du FN, ce qui fait débat sur la scène nationale. Un point avec commun entre son avocat et celui du maire du Bouéni ; ils dénoncent « une condamnation à une peine de mort politique ». Le délibéré sera rendu le 10 décembre
Dans cette affaire, des soupçons de favoritisme et de prise illégale d'intérêt
En cause : des marchés publics passés sans mise en concurrence. 19 entrepreneurs locaux ont reconnu des faits de favoritisme, ils ont déjà été condamnés des peines de prison avec sursis et des amendes. Les secteurs sont variés : Élagage, curage des caniveaux, informatique, bureau de maîtrise d’œuvre rapporte Flash Info. « Certains voient la mairie de la Bouéni comme un jackpot ! », s’exclame le président du tribunal. Le maire plaide, lui, une méconnaissance des marchés publics. Le tribunal fait valoir que les marchés ont pourtant été fractionnés pour éviter le plafond de 40.000 euros, qui rend obligatoire la mise en concurrence. Certains marchés étaient même lancés plusieurs fois dans la même journée« « Il y avait beaucoup de turnover aux services techniques, c’était compliqué d’avoir une vision générale », réplique l’élu. Certains contrats ont été passés avec des proches du maire. Des membres de sa famille ont aussi été embauchés à la municipalité, comme son beau-frère et co-prévenu, mais aussi ses trois sœurs. Le Journal de Mayotte parle même « d’une petite entreprise communale familiale. » Le récit de l’audience est à retrouver sur notre site Internet et dans vos journaux locaux.
Mayotte, le deuxième département le plus impacté par le Sida
C’est le constat de Santé Publique France pour l’année 2023,. L’agence note des indicateurs à la baisse, mais c’est aussi du à des dépistages moins fréquent : 110 dépistages du VIH pour 1.000 habitants l’an dernier, contre 114 pour 1.000 habitants en 2022. Il faut aussi prendre en compte les résultats des tests rapides réalisés par les associations, dont les résultats ne sont pas forcément transmis à Santé Publique France. Des chiffres à retrouver dans le Journal de Mayotte et sur notre site Internet.
Une manifestation hier devant le centre hospitalier de Mayotte
Une vingtaine d’agents ont voulu dénoncer leurs conditions de travail depuis la fermeture des maternités de Dzoumogné et Mramadoudou par manque d’effectif. Une grève illimitée est aussi en vigueur pour demander leur réouverture. « On est la première maternité d’Europe, on devrait avoir des infrastructures qui permettent d’accueillir les patientes de façon digne » explique dans Flash Info, la représentante de Sud Santé Sociaux. Les syndicats sont surtout vent debout contre le projet de la direction du CHM de redéployer les agents de ces maternités dans celle de Mamoydzou et Kahani. Les agents dénoncent un engorgement des services, des patientes renvoyés trop tôt chez elles, d’autres qui attendent dans les couloirs. Ces soignants espèrent l’ouverture à court terme de l’école de sage-femme pour éviter de dépendre des contrats courts de la réserve sanitaire.
« Je continue le travail des chatouilleuses »
C’est ce qui explique sur notre site Salama Ramia la première femme mahoraise à siéger au Sénat. Elle était la suppléante de Thani Mohamed Soilihi entré au gouvernement fin septembre. Elle était d’ailleurs à ses côtés ce week-end pour sa visite, son retour triomphant à Mayotte.
Elle a déjà eu droit à son accueil populaire. C'était le 5 octobre, à l’aéroport. L’annonce de sa promotion : "Ça a été un peu un choc (...) Ça m'a coupé l'appétit", se souvient-elle en riant. La sénatrice était déjà parée, car depuis fin 2023, elle est collaboratrice parlementaire de Thani Mohamed Soilihi. Elle connaît donc bien les dossiers."Je ne voulais pas être juste une suppléante, je voulais vraiment être investie.", explique Salama Ramia
Elle est née et a grandi dans l'Hexagone, elle est revenue à Mayotte après ses études de commerce. Sa tante, Coco Madi, est une célèbre Chatouilleuse "Je continue le travail qu’elles ont commencé", assume-t-elle. "Ma nomination a créé un gros espoir et un engouement incroyable à Mayotte", se réjouit Salama Ramia. Elle l'assume, contrairement aux deux députées mahoraises, l'immigration ne figure pas dans ses priorités, qui sont plutôt le foncier, la convergence sociale et le développement économique. "Bien sûr, l'immigration est un sujet important. Mais, il n’y a pas que ça, voilà. Je pense qu’il faut aussi penser à ces autres sujets qui ne doivent pas être négligés.", résume la sénatrice mahoraise.