La grève générale s'est poursuivie le vendredi 13 novembre 2015 à Mayotte

Depuis 2011, les syndicats mahorais sont descendus de nombreuses fois dans la rue pour interpeller le gouvernement sur les inégalités sociales à Mayotte.
La grève générale s' est poursuivie vendredi 13 novembre 2015 à Mayotte. L' Intersyndicale a organisé dans la matinée une marche à travers Mamoudzou . Les manifestants ont effectué le tour des différents services pour sensibiliser les personnels aux revendications d' une réelle égalité républicaine.
Les organisations syndicales ont annoncé à 12 heures que la grève est reconduite pour lundi prochain.

Hier jeudi 12 novembre 2015, la  journée de grève générale était émaillée de débordements violents des jeunes gens, des actes condamnés par les syndicats et le préfet, qui a promis de’ la fermeté en cas de renouvellement.
Seymour Morsy a rencontré de nouveau l’ Intersyndicale jeudi après midi, mais elle est restée et annoncé la reconduite de la grève pour vendredi.

«  Nous avons été chez le préfet pour démontrer que malgré tout ce qui peut  se passer , nous sommes ouverts au dialogue mais nous savons aussi pertinemment qu’ il n’ aurait pas eu grand-chose entre le départ de la ministre mercredi et la rencontre d’ aujourd’hui jeudi », a déclaré Rivomalala Rakotondravelo dit «  Rivo », secrétaire départemental du SNUipp-FSU Mayotte.

«  Le préfet nous a demandé de faire une proposition de protocole d’ accord de fin de conflit, nous allons jouer le jeu mais nous maintenons la poursuite de la grève », a poursuivi Rivo.

De son côté, le préfet a tenu un discours de fermeté lors d’une interview à la télévision Mayotte 1 ère :

«  Vendredi, tout ce qui n’est pas lié aux revendications syndicales fera l’objet d’intervention des forces de l’ordre … La priorité des priorités sera de (…) disjoindre ceux qui s’ennuient et font n’ importe quoi de ceux qui revendiquent et pour lesquels il faut qu’on puisse entendre les revendications », a déclaré le préfet Seymour Morsy, précisant que les forces de l’ordre n’étaient pas intervenues dans la matinée pour comprendre qui était à la manœuvre des troubles.
Il a par ailleurs lancé un appel «  à la responsabilité des syndicats »

Si ces derniers ( les syndicats) ont condamné les dégâts , ils estiment qu’ ils sont «  le fait d’ enfants laissés à l’ abandon par leurs parents et que l’ Etat devraient prendre en charge pour qu’ ils ne troublent pas l’ ordre public « , a déclaré Balahachi Ousseni , secrétaire général CFDT de Mayotte.

« Les retards et la mise à niveau sociale de Mayotte ne peuvent être rattrapés en une année … Nous avions pris la peine, pour l’entrée dans la départementalisation, de mettre tout le monde autour d’une table, de bâtir un plan avec des étapes : ce plan, c’est Mayotte 2025, que tout le monde a approuvé et que tout le monde a signé. » ( George Pau-Langevin, ministre des outre-mer)


Tout juste rentrée de son déplacement de moins de 48 heures à Mayotte, la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin a rappelé que la feuille de route de rattrapage «  par étapes » de Mayotte demeurait le plan « Mayotte 2025 » que «  tout le monde a signé ».

«  Aujourd’hui, certaines organisations veulent aller plus loin et plus vite que ce qui a été prévu (  ) sur le plan humain, je comprends : quand on est département, on veut être à égalité avec les autres, mais la difficulté est qu’on ne peut pas rattraper en une année des années et des années de difficultés », a souligné Pau-Langevin à Radio Outremer 1ère.

Mayotte est devenue le 101 e département français au printemps 2011. Un processus de rattrapage sur tous les plans (scolaire, social, institutionnel, des équipements, etc.) a été mis en place afin d’amener progressivement ce territoire au niveau des autres départements. Les quatre autres DOM, qui ont acquis ce statut en 1946, ont comblé leurs retards en 50 ans environ, même s’ils restent soumis à des difficultés structurelles. Un processus beaucoup plus rapide a été enclenché sur Mayotte, « l’île hippocampe ».

A.F.P : EMMANUEL TUSEVO A MAYOTTE ET SOPHIE LAUTIER A PARIS.