Le premier ministre François Bayrou doit arriver dimanche à Mayotte avec plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Outre-mer Manuel Valls, la ministre de l'Education nationale Élisabeth Borne, la ministre du logement Valérie Létard ou encore le ministre de la Santé Yannick Neuder.
À ce pool gouvernemental inédit, jamais vu dans un département d'Outre-mer, il aurait pu ajouter Eric Lombard, le ministre de l'Economie, car le défi est également colossal pour les entreprises mahoraises, et en particulier pour les PME qui comptent elles aussi parmi les victimes du cyclone Chido.
"Tout est parti avec Chido"
À Ongojou, Ben Zahiadi Ahmada, artisan menuisier, a par exemple presque tout perdu. "On avait des commandes toutes prêtes, des particuliers et des établissements scolaires à livrer, mais tout est parti avec Chido", déplore-t-il.
De l'atelier installé sur le terrain familial de 160 m2, il ne reste plus qu'un amas de débris. Rien n'a résisté, de la charpente à son matériel. "On a cinq ou six machines, dont une à 30 000 euros et d'autres à 15 000 euros", énumère l'entrepreneur qui se dit "déboussolé".
Un chef d'entreprise désespéré
"Je sais pas du tout quoi faire. Je n'arrive même pas à commencer de déblayer tout ce qu'il y a", se désole-t-il. Le chef d'entreprise est aujourd'hui incapable de prendre une décision pour ses deux employés.
"Il y aura peut-être une mesure de chômage partiel mais même au niveau de la trésorerie, c'est très compliqué pour nous". Son cas est loin d'être isolé. Beaucoup de PME sont dans la même situation.
Les cotisations sociales suspendues
"On est très inquiet pour l'économie. Les commerces de quartier n'ont pas d'électricité, ils n'ont pas d'eau, ils ne peuvent pas rouvrir. C'est vraiment la disparition totale des TPE qui risque d'arriver à la fin de cette crise", redoute Bourahima Ali Ousseni, le président de la confédération des petites et moyennes entreprises de Mayotte.
Pour soutenir les employeurs, autoentrepreneurs et les travailleurs indépendants, les cotisations et contributions sociales sont suspendues par l'Etat. Les acteurs du monde économique espèrent un soutien financier à la hauteur de la catastrophe pour se relever.