Immigration réelle et immigration ressentie

Les chiffres ne devraient pas beaucoup changer cette année non plus. Le baromètre reste celui des reconduites à la frontière et elles devraient, à quelques milliers près  tourner autour des  20 000.
Et pourtant, à écouter le ressenti d’une grande partie de la population autochtone, élus compris, la part de la population en situation irrégulière à Mayotte aurait augmenté. Le sujet reste sensible et le premier ministre socialiste, Manuel VALLS a apporté sa contribution dans la lutte contre l’immigration clandestine, et donc quelque part, alimenté le débat.
« Un peloton de gendarmerie supplémentaire et un renforcement de 44 agents pour la police aux frontières. »
Alors, pourquoi ce ressenti ?
Il y a de moins en moins d’accrochages entre les forces de l’ordre et les personnes interpellées.
-Est-ce que les méthodes ont évolué sous la pression des associations de protection des migrants ?
-Ou bien, ce sont les fréquences des interpellations dans les rues et les quartiers qui ont baissé ?
-Des instructions de débrayage ont-elles été données de Paris. C’est la thèse la plus répandue.
-Sous un gouvernement de gauche, l’étreinte sur les sans-papiers est moins forte.

La peur du gendarme et de la PAF est moindre
Les minorités en situation irrégulière n’ont plus peur de se montrer.
Le commerce informel aux alentours du centre ville de Mamoudzou n’a jamais été aussi florissant, malgré les interventions ponctuelles des policiers municipaux.
Le marché des fruits et légumes importés se porte bien et il et entièrement entre les mains de réfugiés et demandeurs d’asile venus d’Afrique continentale.
Et, phénomène nouveau, des familles étrangères estiment qu’elles sont installées à Mayotte depuis assez longtemps maintenant et, elles exigent des terrains pour y vivre durablement.
Tout ce ressenti a fait germer une autre idée désormais partagée : il y aurait plus de personnes en situation irrégulière à Mayotte que de mahorais.