Devant les boutiques de Majicavo-Dubaï, les cartables sont affichés en tête de gondole. Une manière d'appâter les familles, à dix jours de la rentrée. Les familles avec enfants ou adolescents ne manquent pas dans les rues. "Je suis venu chercher des vêtements, des pantalons, des t-shirts, c'est pour être bien habillée pour la rentrée", précise une adolescente. "Il y a beaucoup de choses qu'on ne peut pas trouver ailleurs, il y a des beaux t-shirts qu'on ne voit qu'en ligne."
Si les vêtements sont vendus pour quelques dizaines d'euros, les prix affichés sur du papier coloré ne sont inscrits dans le marbre. "Il y a des commerçants que je connais bien, je sais que je peux négocier avec eux. Par exemple, pour un truc à 20 euros, on peut facilement le faire passer à 15 euros", affirme la lycéenne. Pour beaucoup, c'est un rituel avant de rentrer en classe. "Mes parents nous habituaient au fait qu'avant chaque rentrée, il fallait des habits neufs, je perpétue la tradition avec mes deux petites sœurs comme il ne reste qu'elles", annonce une jeune femme, accompagnée de ces sœurs de 11 et 15 ans. "Mais je les laisse choisir, avant ma mère c'était plutôt 'hop là, ça te va, on s'en va'."
Si la plus jeune à trouver un t-shirt vert avec des motifs de cœurs, l'adolescente fait des allers-retours dans la petite boutique. "Il n'y a rien pour moi, ce n'est que pour les enfants", précise-t-elle en faisant la moue. Elle a encore plus d'une semaine pour trouver son bonheur, les commerçants s'attendent à une affluence encore plus forte à mesure qu'approche la rentrée.
Les pantalons cargo et les joggings
"Ce n'est pas encore la ruée, ce sera plutôt la semaine prochaine", annonce Nassur, commerçant dans le quartier depuis cinq ans. "Cette semaine, les gens vont surtout acheter des cahiers, des fournitures scolaires, la semaine prochaine, ce sera plutôt les vêtements." Si les pantalons cargo et les joggings restent ses meilleures ventes, en prévision, il a fait le plein d'habits pour enfants. Il se fournit en France, à Dubaï ou en Chine. "Le problème, c'est que maintenant les gens veulent de la qualité et des petits prix, c'est compliqué."
Au milieu des vêtements exposés de chaque côté de la rue, tous les commerçants ne parviennent pas à tirer leur épingle du jeu. "La rentrée approche et il n'y a personne", se désole Ali, assis sur une chaise dans sa boutique vide. "Pour le moment, tout le monde va dans les supermarchés pour les cahiers, les stylos. Pour les vêtements, j'ai peu de clients, ça ne va pas du tout"