Election du président de l' assemblée nationale, le cumul des mandats, l'utilisation des insecticides, la réforme du droit du travail, tels sont les sujets développés dans l' actualité politique du 27 juin 2017.
Les choses sérieuses commencent pour les députés. Ils vont élire aujourd’hui le président ou la présidente de l’assemblée nationale.
Trois députés du groupe majoritaire ont annoncé leur candidature à la présidence de l'Assemblée nationale : il s'agit de Sophie Errante, Brigitte Bourguignon, et François de Rugy. Les deux femmes partent favorites.
A 45 ans, Sophie Errante est députée de Loire-Atlantique depuis 2012. Lors de la précédente mandature, elle avait été élue sous l'étiquette PS Cette-fois ci, elle a été élue pour « La République En Marche » avec près de 64% des voix.
Brigitte Bourguignon, 58 ans élue députée en 2012 sous la bannière du PS également a été réélue en 2017 avec l'étiquette en Marche. Elue dans le Pas-de-Calais, Brigitte Bourguignon a obtenu une large majorité contre une candidate FN.
Député depuis 2007, François de Rugy, 43 ans, a été co-président du groupe écologiste à l'Assemblée entre 2012 et 2016. Il s’est présenté à la primaire socialiste. Après avoir promis de soutenir le vainqueur de la primaire, François de Rugy rompt pourtant son engagement et soutient Emmanuel Macron avant le premier tour de la présidentielle.
Ce sont les trois noms qui circulent. Mais on n’est pas à l’abri d’une surprise. En tout cas il semblerait acquis que le président de l’Assemblée serait issu de la gauche dans un souci d’équilibre par rapport au chef du gouvernement issu de la droite.
L’heure du choix a sonné pour les cumulards à l’Assemblée. Quatre députés sur dix vont devoir abandonner au moins un mandat
Après la conquête d’un siège à l’Assemblée nationale, voici venue l’heure du choix pour les cumulards. La nouvelle règle interdit de cumuler un mandat de député avec un exécutif local, maire, président de région, à la tête d’un département ou même adjoint ou vice-président d’une collectivité.
Aujourd’hui, 223 députés, soit près de 40% de l’Assemblée, sont dans cette situation ; ils ont trente jours à compter de leur élection pour abandonner leurs autres responsabilités incompatibles avec la fonction.
Ce dilemme touche en premier lieu les députés et maires : 135 nouveaux élus à l’Assemblée nationale ont cette double casquette.
Le président Macron aurait l’intention de s’adresser aux deux assemblées – Sénat et Assemblée Nationale – réunies en congrès au château de Versailles.
C’est une information qui n’a pas encore été confirmée par L’Elysée. Emmanuel Macron pourrait réunir en congrès députés et sénateurs le 3 juillet, c'est-à-dire lundi prochain. La réunion des deux assemblées, que l’on appelle « le congrès » sert généralement à voter les réformes constitutionnelles. Là il s’agirait d’un discours aux élus par le président Macron, la veille du discours de politique générale que prononcera son premier ministre Edouard Philippe le mardi 4 juillet. C’est un moyen pour le président de s’adresser directement aux députés en contournant le principe de séparation des pouvoirs éxécutif et législatif. C’est un principe très strict dans la constitution française, à tel point que le président de la République n’a pas le droit de mettre les pieds à l’Assemblée Nationale. En revanche il peut réunir les deux assemblées en congrès, et cela se passe au château de Versailles dans une grande salle prévue à cet effet.
Là Emmanuel Macron s’inspire de la tradition américaine du discours de l’Etat de L’union que fait chaque année le président des Etats Unis.
Le premier couac entre Nicolas Hulot ministre de l’environnement et le ministre de l’agriculture Stephane Travert vient de se produire. Au centre de la discorde : l’utilisation des insecticides.
Il s’agit de la pulvérisation aérienne des insecticides réputés tueurs d’abeilles. La disparition des abeilles s’est considérablement aggravée ces dernières années alors qu’elles sont indispensable à l’équilibre de la nature. Par ailleurs on n’est pas certain que ces insecticides ne soient pas nocifs pour la santé humaine. Le ministre de l’agriculture part d’un point de vue économique qui voudrait que l’on déroge à cette interdiction quand aucun autre moyen n’est trouvé pour sauvegarder la production agricole.
Pas question pour Nicolas Hulot, aucune concession possible pour le ministre de l’environnement, sur les sujets qui touchent à la santé. Les deux ministres se sont opposés par interviews et communiqués croisés.
Finalement Matignon a tranché en faveur de Nicolas Hulot. Le gouvernement ne reviendra pas sur les interdictions déjà décidées.
En tout cas ces deux ministres n’ont pas respecté la consigne d’Emmanuel Macron de ne pas lancer de débat sur la place publique.
Dans le cadre de la réforme du Code du travail, le gouvernement planche sur les «contrats de chantier». C’est une idée dont on va beaucoup parler dans les négociations à venir.
On les appelle « contrat de chantier » dans le bâtiment, et on les appellera « CDI de projet » dans les autres secteurs économiques. Ce ne sont pas des CDD, les contrats à durée déterminée, qui comme leur nom l’indique ont une date de fin.
Ce sont des CDI, des contrats à durée indéterminée, mais dont l’objectif est précisé. Il peut être atteint en quelques semaines, quelques mois, quelques années.
C’est une flexibilité pour les employeurs, et cela peut être une précarité pour les employés ; les syndicats CGT et FO sont déjà vent debout contre cette réforme qui casse le CDI qui était considéré comme l’emploi sûr garanti à vie.
Dans ce projet les entreprises pourraient licencier les personnels une fois l’objectif atteint, cependant elles auraient deux obligations : celle de les recaser autant que possible, sinon de les embaucher en priorité en cas de création de poste.
L’idée d’Emmanuel Macron est de rendre plus facile l’embauche de personnel en fonction des objectifs des employeurs. Mais il est clair que cette idée casse le droit du travail tel qu’il est aujourd’hui ; et cela va donner lieu à des négociations difficiles.
BRUNO MINAS
Trois députés du groupe majoritaire ont annoncé leur candidature à la présidence de l'Assemblée nationale : il s'agit de Sophie Errante, Brigitte Bourguignon, et François de Rugy. Les deux femmes partent favorites.
A 45 ans, Sophie Errante est députée de Loire-Atlantique depuis 2012. Lors de la précédente mandature, elle avait été élue sous l'étiquette PS Cette-fois ci, elle a été élue pour « La République En Marche » avec près de 64% des voix.
Brigitte Bourguignon, 58 ans élue députée en 2012 sous la bannière du PS également a été réélue en 2017 avec l'étiquette en Marche. Elue dans le Pas-de-Calais, Brigitte Bourguignon a obtenu une large majorité contre une candidate FN.
Député depuis 2007, François de Rugy, 43 ans, a été co-président du groupe écologiste à l'Assemblée entre 2012 et 2016. Il s’est présenté à la primaire socialiste. Après avoir promis de soutenir le vainqueur de la primaire, François de Rugy rompt pourtant son engagement et soutient Emmanuel Macron avant le premier tour de la présidentielle.
Ce sont les trois noms qui circulent. Mais on n’est pas à l’abri d’une surprise. En tout cas il semblerait acquis que le président de l’Assemblée serait issu de la gauche dans un souci d’équilibre par rapport au chef du gouvernement issu de la droite.
L’heure du choix a sonné pour les cumulards à l’Assemblée. Quatre députés sur dix vont devoir abandonner au moins un mandat
Après la conquête d’un siège à l’Assemblée nationale, voici venue l’heure du choix pour les cumulards. La nouvelle règle interdit de cumuler un mandat de député avec un exécutif local, maire, président de région, à la tête d’un département ou même adjoint ou vice-président d’une collectivité.
Aujourd’hui, 223 députés, soit près de 40% de l’Assemblée, sont dans cette situation ; ils ont trente jours à compter de leur élection pour abandonner leurs autres responsabilités incompatibles avec la fonction.
Ce dilemme touche en premier lieu les députés et maires : 135 nouveaux élus à l’Assemblée nationale ont cette double casquette.
Le président Macron aurait l’intention de s’adresser aux deux assemblées – Sénat et Assemblée Nationale – réunies en congrès au château de Versailles.
C’est une information qui n’a pas encore été confirmée par L’Elysée. Emmanuel Macron pourrait réunir en congrès députés et sénateurs le 3 juillet, c'est-à-dire lundi prochain. La réunion des deux assemblées, que l’on appelle « le congrès » sert généralement à voter les réformes constitutionnelles. Là il s’agirait d’un discours aux élus par le président Macron, la veille du discours de politique générale que prononcera son premier ministre Edouard Philippe le mardi 4 juillet. C’est un moyen pour le président de s’adresser directement aux députés en contournant le principe de séparation des pouvoirs éxécutif et législatif. C’est un principe très strict dans la constitution française, à tel point que le président de la République n’a pas le droit de mettre les pieds à l’Assemblée Nationale. En revanche il peut réunir les deux assemblées en congrès, et cela se passe au château de Versailles dans une grande salle prévue à cet effet.
Là Emmanuel Macron s’inspire de la tradition américaine du discours de l’Etat de L’union que fait chaque année le président des Etats Unis.
Le premier couac entre Nicolas Hulot ministre de l’environnement et le ministre de l’agriculture Stephane Travert vient de se produire. Au centre de la discorde : l’utilisation des insecticides.
Il s’agit de la pulvérisation aérienne des insecticides réputés tueurs d’abeilles. La disparition des abeilles s’est considérablement aggravée ces dernières années alors qu’elles sont indispensable à l’équilibre de la nature. Par ailleurs on n’est pas certain que ces insecticides ne soient pas nocifs pour la santé humaine. Le ministre de l’agriculture part d’un point de vue économique qui voudrait que l’on déroge à cette interdiction quand aucun autre moyen n’est trouvé pour sauvegarder la production agricole.
Pas question pour Nicolas Hulot, aucune concession possible pour le ministre de l’environnement, sur les sujets qui touchent à la santé. Les deux ministres se sont opposés par interviews et communiqués croisés.
Finalement Matignon a tranché en faveur de Nicolas Hulot. Le gouvernement ne reviendra pas sur les interdictions déjà décidées.
En tout cas ces deux ministres n’ont pas respecté la consigne d’Emmanuel Macron de ne pas lancer de débat sur la place publique.
Dans le cadre de la réforme du Code du travail, le gouvernement planche sur les «contrats de chantier». C’est une idée dont on va beaucoup parler dans les négociations à venir.
On les appelle « contrat de chantier » dans le bâtiment, et on les appellera « CDI de projet » dans les autres secteurs économiques. Ce ne sont pas des CDD, les contrats à durée déterminée, qui comme leur nom l’indique ont une date de fin.
Ce sont des CDI, des contrats à durée indéterminée, mais dont l’objectif est précisé. Il peut être atteint en quelques semaines, quelques mois, quelques années.
C’est une flexibilité pour les employeurs, et cela peut être une précarité pour les employés ; les syndicats CGT et FO sont déjà vent debout contre cette réforme qui casse le CDI qui était considéré comme l’emploi sûr garanti à vie.
Dans ce projet les entreprises pourraient licencier les personnels une fois l’objectif atteint, cependant elles auraient deux obligations : celle de les recaser autant que possible, sinon de les embaucher en priorité en cas de création de poste.
L’idée d’Emmanuel Macron est de rendre plus facile l’embauche de personnel en fonction des objectifs des employeurs. Mais il est clair que cette idée casse le droit du travail tel qu’il est aujourd’hui ; et cela va donner lieu à des négociations difficiles.
BRUNO MINAS