Actualité politique

Beaucoup de choses se sont passées hier au sommet du pouvoir. La démission de deux poids lourds du gouvernement : François Bayrou et Marielle de Sarnez.
François Bayrou, ministre de la justice et Marielle de Sarnez, ministre des relations avec l’Europe ont tous les deux démissionné à cause des enquêtes qui sont menées en ce moment  sur d’éventuels emplois fictifs payés par l’Europe au profit du MOEDM, leur parti. Avec le départ, la veille, de Sylvie Goulard ministre des armées, cela fait trois départs. Du coup le petit remaniement qui devait être annoncé hier est devenu un « relativement gros remaniement ».
On ne va pas entrer dans tous les détails mais au moins signaler l’entrée de  6 nouveaux ministres.

.Le ministère de la défense, que l’on appelle maintenant ministère des armées est confié à Florence Parly.

Florence Parly est une énarque de 54 ans. Elle est entrée au parti socialiste il y a une vingtaine d’années. Elle a été directrice générale des finances de  la SNCF, membre du  Conseil d’administration d’Air France et directrice adjointe de la compagnie. Elle a travaillé dans des cabinets ministériels, et elle a été la plus jeune membre du gouvernement de Lionel Jospin, secrétaire d’Etat au budget. Le choix d’Emmanuel Macron de la placer aux armées confirme sa première intention de nommer une femme à ce ministère.
 
Le ministère de la justice revient à une femme, Nicole Belloubet,  qui reprend le portefeuille de François Bayrou.

Nicole Belloubet , 62, est une juriste professionnelle, professeur d’université. Membre du Conseil Constitutionnel. Elle a été engagée au PS, conseillère régionale en midi-Pyrénées et membre du conseil municipal de la ville de Toulouse.
 
Pour remplacer Marielle de Sarnez aux relations européennes, le président a choisi une professionnelle de la diplomatie

Nathalie Loiseau, 53 ans, est un pur produit du quai d’Orsay, le ministère français des affaires étrangères où elle a fait quasiment toute sa carrière, passant d’une direction à l’autre, avant d’être nommé à la tête de l’ENA, la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration dont elle n’est pas elle-même issue. On ne lui connait aucun engagement politique.
 
Pour succéder à Richard Ferrand à la cohésion des territoires,  le choix s’est porté sur un sénateur centriste venu du milieu de la France : le massif central

Jacques Mezard est un vétéran de 70 ans. Sénateur du Cantal un département rural au centre de la France, dans le massif central. Il est issu des radicaux et a soutenu activement Emmanuel Macron pendant la présidentielle. Emmanuel Macron l’avait nommé secrétaire d’Etat à l’agriculture dans le premier gouvernement.
 
Un nouveau ministre de l’agriculture, il s’agit de Stephane Travert

Stephane Travert, 48 ans, est un député socialiste de la Manche en Normandie, il a rejoint Emmanuel Macron dès qu’il a quitté le gouvernement pour fonder « en Marche ! ».
 
Un nouveau poste de ministre auprès du ministre de l’intérieur pour venir épauler Gérard Collomb.

Jacqueline Gourault , 68 ans, est une femme politique centriste. Elle s’est engagée à l’époque de la campagne de Valéry Giscard d’Estaing ; cela remonte à 1974. Elle est proche de François Bayrou.
Tout le reste du gouvernement est inchangé, à part la création de quelques secrétariats d’Etats qui fait monter l’effectif à 30 membres avec une parité parfaite 15 femmes – 15 hommes. Aux outremers, pas de modification, Annick Girardin conserve son poste.
 
On a parle du rajeunissement de l’Assemblée, de l’entrée en nombre des députées femmes, il y a aussi une autre nouveauté : il y a plus d’élus d’origine étrangère ; issus de l’immigration.
 
En 2012, les candidats issus de l’immigration n’étaient que huit à siéger dans l’Hémicycle, tous au Parti socialiste (PS). Ils sont aujourd’hui 35. Parmi eux, une vingtaine de députés La République en marche (LRM) ont fait leur entrée au Palais-Bourbon. « Nous avions jusqu’à présent une Assemblée qui ne représentait pas la diversité ethno-culturelle de la France », commente brièvement l’avocate d’affaires Laetitia Avia, 31 ans, élue avec près de 65 % des suffrages au second tour dans la 8e circonscription de Paris. Elle même est d’origine togolaise, mais elle n’aime pas mettre cela en avant.
L’idée n’a jamais été évoquée d’avoir des candidats issus de l’immigration, et si elle l’avait été, j’aurais été très réticent, témoigne Jean-Paul Delevoye, président de la commission d’investiture de LRM. Dès l’instant où vous n’aviez pas à passer par le filtre des jeux d’appareils des partis politiques traditionnels, cela a créé une véritable dynamique citoyenne. La diversité était une évidence, la seule chose qui nous importait était de promouvoir des exemples de réussite républicaine. »
C’est donc tout naturellement que des députés issus de l’immigration se sont retrouvés sur les bancs de l’assemblée ; parce qu’ils font partie de la France d’aujourd’hui.