Les aéroports de la Réunion et de Mayotte sont des passoires à virus

Oubliés les gestes barrières pour ce groupe de joyeux voyageurs mahorais
Au lendemain de l’annonce de « fortes restrictions » voire «d’interdictions » des voyages entre l’hexagone et les outremers, rien ne semble avoir changé dans les aéroports des îles françaises de l’Océan Indien, les passagers circulent librement en toute insouciance
 
Vous avez dit confinement ? Une scène stupéfiante se produit ce lundi midi à l’aéroport de Pamandzi dans l’île de Mayotte : Un groupe de « chigoma » - une danse traditionnelle mahoraise- enregistre ses bagages pour rejoindre la Réunion. Ils sont une dizaine de jeunes hommes tout de blanc vêtus, portant fièrement leurs tambours traditionnels.  Ils ont  le droit de voyager, puisqu’ils retournent à la Réunion  où ils résident.  La compagnie Air Austral est en droit de les transporter. Après avoir annoncé « une forte réduction de la desserte aérienne », la compagnie régionale rectifie le tir en organisant 5 vols par semaine entre la Réunion et Mayotte, 2 entre Mayotte et Paris, et encore trois entre Paris et la Réunion. On est très loin de « l’interdiction des vols entre la métropole et les outremers » initialement décrétée par le ministère de la santé.

La sacro-sainte « continuité territoriale » risque de coûter très cher


A Paris, comme à St Denis de la Réunion ou à Mamoudzou, chacun est théoriquement conscient que le coronavirus ne voyage pas seul. Ce sont les hommes qui le transportent. C’est une évidence : plus les hommes voyagent, plus l’épidémie s’étend. Les autorités sanitaires et le ministère des outremers ont pourtant insisté sur « la situation propre à l’insularité, à l’isolement et à l’éloignement des territoires ultramarins du reste du territoire national, caractérisées par des difficultés majeures auxquelles ces territoires seraient confrontés en cas de propagation massive due à des cas d’importation du virus par voie aérienne ». C’est une manière de dire que l’extension du Covid- 19 serait un désastre : La Réunion peine à dépasser 100 lits de réanimation équipés de respirateurs. Quand à Mayotte avec moins de 20 lits…

Une occasion manquée, malgré de nombreux appels à fermer les aéroports


Les filtrages d’arrivants à la Réunion ne sont pas sérieux. Des passagers témoignent d’une bousculade habituelle pour sortir de l’avion ; et d’une question posée par des infirmiers : « Allez vous bien ? ». Ceux qui toussent ou sont enrhumés, sont encouragés à … téléphoner à leur médecin.
L’Etat a manqué une occasion de faire des outremers un « cluster à l’envers », une zone exempte de Coronavirus. Quitte à héberger et prendre en charge les passagers dans des hôtels restés vides en métropole.  C’était encore possible depuis une semaine. Il est maintenant trop tard. L’épidémie galope dans les îles.