Affrontements à Cavani : un policier en garde à vue pour avoir utilisé son arme

Il est 17h, lorsque des jeunes de Kaweni font une descente dans une rue de Cavani-Mamoudzou, vers le rond-point des Petits Loups. Ils sont une centaine, selon la police, et s’en prennent aux riverains.

« Mon mari a croisé deux jeunes filles qui se faisaient agresser par ces jeunes. Elles se sont fait frapper et dépouiller. Mon mari a essayé de prendre leur défense et c’est à ce moment que les agresseurs se sont retourné contre lui, tentant de le frapper avec ma fille. Ils étaient armés de barres de fer et de couteaux », raconte une témoin de la scène.

Un policier qui se trouvait sur place en civil, est rapidement encerclé à son tour par les délinquants armés de machettes et de couteaux. Lorsqu’il essaye de se réfugier chez lui, il est blessé à la cuisse. C’est à ce moment qu’il fait usage de son arme à feux. Deux jeunes sont touchés aux pieds. Le policier a été auditionné et au moment où nous écrivons ces lignes il est en garde en vue. Une enquête est menée par la police nationale pour déterminer dans quelles conditions les faits se sont produits. En parallèle, des dizaines d'habitants se sont rendus dimanche et lundi soir devant le commissariat de Mamoudzou pour manifester leur soutien au policier en question.

Les habitants réclament plus de sécurité

Ces incidents font suite à un match de football qui a eu lieu à Cavani, entre l’AS Rosador et l’AS Kaweni. Les habitants du quartier se sont rendus ce lundi matin à la mairie de Mamoudzou pour réclamer plus de sécurité lors de ces rencontres sportives. L’équipe municipale a pris des engagements. « Dans les prochains jours nous allons convoquer les différents responsables sportifs, notamment le président de la ligue de football, les présidents des deux équipes de foot qui jouaient ce jour-là, les responsables de la mairie de Mamoudzou, et le chef de la police pour trouver des solutions », annonce Hamidani Magoma, adjoint au maire chargé de l'aménagement et des projets structurants. La réunion avec les élus de la commune chef-lieu laisse les habitants avec un goût amer. Ils préfèrent une solution plus radicale. « Nous ne sommes pas satisfaits par ce qu'ils nous ont dit. On ne veut plus que ces jeunes de Kaweni viennent jouer leurs matchs chez nous. À partir de maintenant il leur est interdit d’y mettre les pieds », clame une riveraine de Cavani.

Selon la police nationale, quatre personnes ont été blessées dans ces affrontements. Plusieurs véhicules ont également été vandalisés. De leur côté, les riverains sont désemparés et se sentent une nouvelle fois abandonnés par les autorités.