Agressions sexuelles présumées à la télévision comorienne

ORTC
Le mois dernier, Andjouza Abouheir avait dénoncé face au chef de l’Etat, des cas d’attouchements et de harcèlements à l’Ortc, télévision publique. Aujourd'hui, il est entendu pour diffamation comme trois de ses confrères.

Après la vice-présidente du Syndicat des Journalistes qui a été auditionnée durant 3 heures jeudi, c’était le tour du correspondant de Rfi d’être entendu par les gendarmes ce vendredi. Le mois dernier, Andjouza Abouheir avait dénoncé face au chef de l’Etat, des cas d’attouchements et de harcèlements à l’Ortc, la télévision publique comorienne. Des plaintes sont déposées contre les journalistes pour diffamation. Deux autres reporters sont dans l’attente d’être auditionnés dans cette affaire. 

Le soulagement se lisait sur les visages des journalistes présents à la gendarmerie venus soutenir leurs confrères. Le correspondant de Rfi y a été entendu durant deux heures ce vendredi. « C’est une plainte pour diffamation déposée à mon encontre par un cadre de l’Ortc. C’est un responsable de la télévision publique qui estime que je l’ai diffamé sur les antennes de Rfi. Ce que je conteste fortement. Dans mon reportage, je n’ai pas cité son nom et je me demande pourquoi cette personne se sent visée » a réagi Abdallah Mzembaba, le correspondant de Rfi après son audition.

L’affaire remonte au 17 janvier lors de la présentation des vœux au chef de l’Etat.  Andjouza Abouheir, vice-présidente du syndicat, dans le discours prononcé au nom de l’organisation a dénoncé des cas de harcèlements et d’attouchements à la télévision publique. Un propos qui avait d’ailleurs courroucé le locataire de Beit Salam. Azali Assoumani avait vertement repris la journaliste.

Sans surprise, c’est elle qui a ouvert le bal jeudi. Les gendarmes l’ont interrogé durant plus de 3 heures. Deux plaintes ont été déposées contre la jeune femme.  « Elle fait l’objet d’une plainte pour diffamation et injure émanant de la direction de l’Ortc et une autre d’un cadre de la maison qui s’estime diffamé », a expliqué Abdou Moustoifa, chargé de communication du Syndicat des journalistes. Celui-ci dit ne pas comprendre la deuxième plainte. « Dans le discours lu par notre vice-présidente, elle n’a jamais cité de nom ni donné un quelconque indice qui aurait permis d’identifier le ou les agresseurs sexuels présumés. Elle a dénoncé des faits qui se seraient produits à l’Ortc », a-t-il précisé.

Deux autres journalistes sont dans l’attente d’être auditionnés toujours dans la même affaire. Oubeidillah Mchangama de Rcm13 et Fcbk Fm et Toufé Maecha, secrétaire de rédaction et président de l’Union de la Presse Francophone à Moroni.