" Aider les gens à construire leur projet de vie à la retraite. " par Hervé SAUZEZ, Directeur du Salon des seniors de Paris.

Les organisateurs du Salon des seniors de Paris résume en une phrase la mission de ce salon, à savoir " Aider les gens à construire leur projet de vie à la retraite."
Interview d’Hervé SAUZEZ, directeur et commissaire général  par  Emmanuel TUSEVO DIASAMVU.

Si on ne la prépare pas, la retraite est une rupture de vie qui peut être douloureuse. Les sociologues appellent ça : la petite mort sociale. 









Des projets de vie et non pas des simples occupations


Question  Emmanuel TUSEVO : Quels sont les enjeux d’un tel salon ?

Réponse : Hervé SAUZEZ : La retraite est une nouvelle vie, une 3 ème mi-temps de la vie parce que les retraités vont avoir 25 ans devant eux. Aujourd'hui comme on gagne 3 mois d'espérance de vie chaque année, quand on arrive à la retraite, on a 22 ans en moyenne devant soi quand on est un homme, 27 ans  quand on est une femme, en moyenne bien sûr, donc ça veut dire que 25 ans devant soi à peu près, ça veut dire qu' il faut remplir ça avec des vrais projets de vie, pas juste des occupations. Donc, des retraités ou des futurs retraités, ici dans ce salon, il y a 1 tiers d'actifs et 2/3 de retraités. Ils viennent réfléchir à leur retraite dans tous les domaines importants pour eux.


Il y a 10 domaines qui correspondent aux 10 villages de ce salon: 

Il y a 1 village sur la retraite, l'argent...

1 village sur la santé,

1 village sur les loisirs,

1 village sur la culture, les nouvelles technologies,

1 village sur le logement et ainsi de suite … donc tous les villages qui sont cités dans les documents du salon.


La vie n' est pas finie parce qu'on a 65 ans


Les enjeux de ce salon, c'est de rendre service aux visiteurs pour qu’ils passent la plus belle retraite possible et les mettre en projet c'est à dire que la vie n’est pas finie  parce qu’on a 65 ans et qu’ils ont des talents que peut être ils ne connaissent pas.

 C'est pourquoi il y a des animations, des ateliers de danse, de sports, il y a des conférences aussi. Ils rencontrent des experts qui leur expliquent beaucoup de choses. Donc, on est là pour faire des choses, les informer et en même temps, leur faire passer un bon moment.

De gauche à droite : Sefoudine Abdourazak et Bacar Hadurami, viceèprésident et président de la Fédération Mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités

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Emmanuel TUSEVO : Vous dîtes que c'est pour préparer les gens à une retraite fructueuse. Mais il y en a qui sont déjà à la retraite et qui n’ont pas été préparés à ça. Cela crée parfois des drames. Je connais une personne qui est morte 3 ans après avoir pris sa retraite. Il paraît que les retraités qui n’ont pas des centres d’intérêt tournent en rond et meurent plus vite que les autres.

Hervé SAUZEZ : C'est exact et c'est intéressant que vous posiez cette question qui est une vraie question parce qu’on vient de faire un sondage chez les retraités français, on a interrogé un panel de séniors. On leur a demandé s'ils préparaient leur retraite. 70% répondent qu'ils préparent leur retraite.

Il y a 2 façons de préparer sa retraite :
Il y a une façon financière: comment je vais gérer mon nouveau budget ?
et il y a une autre façon relative au  projet de vie : qu'est ce que je vais faire?

On observe que les gens qui ont préparé leur retraite la vivent très bien. Dans le même sondage, on voit 80% qui sont heureux, 22% disent que la retraite se passe mieux que ce qu’ils avaient pensé.
Si on ne la prépare pas, la retraite est une rupture de vie qui peut être douloureuse. Les sociologues appellent ça : la petite mort sociale. Vous étiez reconnu dans une entreprise et du jour au lendemain, vous n’êtes plus rien, vous ne comptez plus. C’est compliqué, il y a un vide. Donc, il faut y réfléchir avant, se demander comment on va remplir ce temps et en faire quelque chose de positif, se dire que les 25 ans devant moi, je vais avoir l’occasion de faire enfin ce qui est important pour moi, ce que j’ aime bien…par exemple m’ occuper de mes petits enfants, m’impliquer dans des associations ou continuer à travailler. Mais ça suppose un moment de réflexion sinon on est désemparé.

Pour ceux qui sont déjà retraités qui sont dans ce salon des seniors, ce n’est pas impossible d’améliorer sa retraite alors qu’on y est déjà. Les choses ne sont pas immuables même s’ils sont déjà à la retraite, ils peuvent se lancer dans une nouvelle activité à partir du moment où ils sont en bonne santé.

Utilité, relation, intégration


Emmanuel TUSEVO : En conclusion, qu’ est – ce qu’il faut bien retenir en faveur des retraités, des seniors ?

Hervé SAUZEZ : Ce qu’il faut avoir en tête, c’est les grands besoins fondamentaux des seniors ou des retraités. Ils sont les mêmes chez tous qu’ils aient 50 ans ou 80 ans, qu’ils soient pauvres ou riches, qu’ils soient en ville ou à la campagne, c’est être utile. Les gens ont besoin de continuer à être utiles aux autres sinon ils sentent qu’ils ne servent à rien.

Deuxième besoin : être en relation parce qu’il n’y a que quelques personnes qui aiment la solitude mais la solitude est quelque chose qui fait peur aux gens, qui pèse sur les gens.

Troisième besoin : c’est l’intégration. Je n’ai pas besoin de n’être considéré que comme un senior. J’ai besoin de ne pas vivre qu’avec des seniors, j’ai envie de faire des choses avec d’autres générations. Donc, utilité, relation et intégration.

INTERVIEWS : Emmanuel TUSEVO DIASAMVU au Salon des seniors 2017 à Paris.

 
 
 
 
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