"L'activité judiciaire ne s'est jamais arrêtée" à Mayotte la Justice touchée, mais pas coulée après le cyclone Chido

Une salle d'audience du tribunal de Mayotte après le passage du cyclone Chido. Une bonne partie des archives du tribunal ont été touché
Sur les quatre bâtiments du ministère de la Justice à Mayotte, trois sont partiellement détruits. Malgré des conditions de travail difficile, les activités essentielles ne se sont jamais arrêtées selon le procureur de la République. Restaurer les bâtiments et fidéliser les fonctionnaires sera un travail de longue haleine.

Les déferrements s'enchaînent dans le bureau de la substitute du procureur de Mayotte. Ce vendredi, deux semaines après le passage du cyclone Chido, dans les couloirs du parquet, on pourrait croire que rien ne s'est passé. Une chance, le bâtiment qui abrite les bureaux du ministère public n'a pas été touché par la catastrophe. C'est le seul qui a tenu, la cour d'appel et deux autres bâtiments du tribunal sont endommagés et inutilisables.

Continuité judiciaire assurée

Selon le Yann le Bris, procureur de la République de Mayotte, l'activité judiciaire ne s'est jamais arrêtée : " En termes de liberté individuelle et de réponse pénale pour les faits les plus graves nous n'avons jamais cessé de fonctionner." explique le magistrat. Néanmoins, les bâtiments du tribunal ont été fortement touchés : 

"La cour d'appel et les deux autres batiments du tribunal sont inutilisables"

Yann le Bris

procureur de Mayotte

Reprise "normale" des audiences à la mi-janvier

Le tribunal de Mayotte touché par le cyclone Chido

 

Le procureur et la présidente du tribunal se sont fixés comme objectif une reprise normale du cours des audiences au 13 janvier. D'ici là, les autorités judiciaires vont tenter une nouvelle organisation avec un bâtiment sur les quartes précédemment utilisé. Le ministère de la Justice étudie la possibilité d'installer des modulables sur le parking du tribunal. Mais l'autre défi sera de garder un effectif de fonctionnaires suffisants pour permettre une activité normale. En effet, bon nombre ont déjà fait connaître leur volonté de départ de l'archipel.

Pas de hausse de la délinquance depuis Chido

Toujours selon le procureur le Bris, les faits de délinquance traité par le tribunal n'ont pas augmenté depuis le passage du cyclone : "Il faut rester très prudent, mais au moment où l'on parle, il n'y a pas de phénomène massif de pillage comme on aurait pu le craindre". Le magistrat estime que l'activité judiciaire est "plutôt allégée" depuis le cyclone. Une baisse de la délinquance qu'il explique par deux raisons. D'abord les personnes qui commentaient beaucoup d'infractions sont occupées à assurer l'essentiel de leur survie. La forte présence de gendarmes et de policiers sur le terrain pourrait aussi expliquer cette baisse selon lui.