Le petit commerce de proximité tremble. Avec l'acquisition en cours de Vindémia et donc de Bourbon Distribution Mayotte (BDM) par le Groupe Bernard Hayot (GBH), plus de la moitié des points de vente risquent de disparaître. Et l'on se dirigerait vers un duopole Carrefour-Sodifram.
Renforcement d’un duopole Carrefour-Sodifram contrôlant 84 % des parts de marché, disparition de 1 000 doukas et une élévation durable des prix, sont les principales conséquences à Mayotte de l’éventuelle acquisition de Vindémia par le Groupe Bernard Hayot selon l’étude d’impact réalisée pour l’observatoire des prix de marges et de revenus de Mayotte.
Une acquisition annoncée en juillet dernier entre GBH et le groupe Casino, actionnaire principal de Vindémia. Une annonce qui a inquiété à la Réunion, Vindémia représentant près de 30% des parts de marché de la grande distribution et GBH avec l'enseigne Carrefour 17%. L'autorité de la concurrence a d'ailleurs été saisie pour éviter des situations de dominance et de monopole. Et elle a validé l'opération à condition que GBH se sépare d'une partie de ses actifs et de ceux de Vindémia.
Dans cette opération, l'autorité de la concurrence n'a d'ailleurs pas daigné mettre les pieds à Mayotte, alors que les conséquences y sont énormes. Et ni le monde économique, ni les élus et encore moins la préfecture de Mayotte qui possède cette étude depuis le 20 mai n'ont réagi publiquement. Avec cette arrivée de Hayot, GBH passerait en 2021 devant la Sodifram avec 45 % de parts de marché contre 42.
Avec sa structure verticale, GBH contrôle un grossiste, Bamyrex et certaines sociétés fournissant des produits alimentaires comme la Sorelait, qui fabrique les produits laitiers de la marque Danone. Des produits qui seraient favorisés par rapport à ceux de la Laiterie de Mayotte. Avec l'acquisition de Vindémia, GBH met la main sur la SDCOM qui commercialise de nombreuses marques et Vindémia Services, la centrale d'achat du groupe Vindémia.
Autant dire qu'avec ce contrôle en amont, GBH serait tenté de favoriser les magasins de son groupe en ne rendant pas accessibles ses produits aux mêmes conditions pour la concurrence. Et selon l'étude du cabinet Bolonyocte Consulting, cela est déjà une réalité à la Réunion et aux Antilles où est basé le siège social de GBH.
L’étude d’impact suggère donc la vente de certaines filiales de GBH à la Réunion et de certains magasins de BDM à Mayotte pour ne pas tuer la concurrence.
Bolonyocte Consulting propose également l'évolution de la règlementation concernant l'installation de commerces à Mayotte en introduisant des mesures spécifiques aux équipements et aménagements des zones commerciales. Et elle invite le ministère de l’Economie à utiliser son pouvoir d’évocation qui permet de remettre en cause une opération de concentration pour des motifs d’intérêt général et le maintien de l’emploi.
Dans la grande distribution, Hayot exploite notamment les marques Carrefour, Decathlon, Yves Rocher ou encore la Brioche Dorée.
Dans l'automobile, il commercialise les marques Renault, Dacia, Jeep, Volkswagen, les pneus Michelin et loue des voitures sous les enseignes Hertz et Rent a Car notamment.
Il emploie 11 000 personnes.
Synthèse de l'étude d'impact du rachat de Vindémia par GBH
Un silence étonnant à Mayotte
Une acquisition annoncée en juillet dernier entre GBH et le groupe Casino, actionnaire principal de Vindémia. Une annonce qui a inquiété à la Réunion, Vindémia représentant près de 30% des parts de marché de la grande distribution et GBH avec l'enseigne Carrefour 17%. L'autorité de la concurrence a d'ailleurs été saisie pour éviter des situations de dominance et de monopole. Et elle a validé l'opération à condition que GBH se sépare d'une partie de ses actifs et de ceux de Vindémia.
Dans cette opération, l'autorité de la concurrence n'a d'ailleurs pas daigné mettre les pieds à Mayotte, alors que les conséquences y sont énormes. Et ni le monde économique, ni les élus et encore moins la préfecture de Mayotte qui possède cette étude depuis le 20 mai n'ont réagi publiquement. Avec cette arrivée de Hayot, GBH passerait en 2021 devant la Sodifram avec 45 % de parts de marché contre 42.
GBH, un groupe à la structure verticale
Avec sa structure verticale, GBH contrôle un grossiste, Bamyrex et certaines sociétés fournissant des produits alimentaires comme la Sorelait, qui fabrique les produits laitiers de la marque Danone. Des produits qui seraient favorisés par rapport à ceux de la Laiterie de Mayotte. Avec l'acquisition de Vindémia, GBH met la main sur la SDCOM qui commercialise de nombreuses marques et Vindémia Services, la centrale d'achat du groupe Vindémia.
Autant dire qu'avec ce contrôle en amont, GBH serait tenté de favoriser les magasins de son groupe en ne rendant pas accessibles ses produits aux mêmes conditions pour la concurrence. Et selon l'étude du cabinet Bolonyocte Consulting, cela est déjà une réalité à la Réunion et aux Antilles où est basé le siège social de GBH.
La vente de certains actifs de Mayotte et de la Réunion préconisés pour maintenir la concurrence
L’étude d’impact suggère donc la vente de certaines filiales de GBH à la Réunion et de certains magasins de BDM à Mayotte pour ne pas tuer la concurrence.
Bolonyocte Consulting propose également l'évolution de la règlementation concernant l'installation de commerces à Mayotte en introduisant des mesures spécifiques aux équipements et aménagements des zones commerciales. Et elle invite le ministère de l’Economie à utiliser son pouvoir d’évocation qui permet de remettre en cause une opération de concentration pour des motifs d’intérêt général et le maintien de l’emploi.
Rapport final d'étude d'impact de l'opération de rachat du groupe Vindémia par le groupe GBH
Le Groupe Bernard Hayot en bref
Le Groupe Bernard Hayot a été fondé à la Martinique en 1960. Issu d'une famille béké, le groupe familial est aujourd'hui implanté sur les 5 continents dans 16 territoires. C'est un acteur majeur de la grande distribution dans les DOM. La grande distribution représente 48 % de son chiffre d'affaires (estimé à 3 milliards d'euros en 2018). Les deux autres pôles du groupe sont la distribution automobile (42 % du CA) et les activités diverses (10%).Dans la grande distribution, Hayot exploite notamment les marques Carrefour, Decathlon, Yves Rocher ou encore la Brioche Dorée.
Dans l'automobile, il commercialise les marques Renault, Dacia, Jeep, Volkswagen, les pneus Michelin et loue des voitures sous les enseignes Hertz et Rent a Car notamment.
Il emploie 11 000 personnes.