Une vingtaine de propriétaires de Kawéni manifestent pour dénoncer la menace d'une expropriation

L'une des propriétaires de Kawéni mécontentes
Une vingtaine de propriétaires ont perturbé une réunion de l'EPFAM ce jeudi matin avant de manifester devant la DEALM. Ils dénoncent la menace d'une expropriation. Leurs parcelles font l'objet d'une enquête publique préalable à la déclaration d'utilité publique pour la construction de logements sociaux.

Une vingtaine de propriétaires fonciers de Kawéni mécontents étaient rassemblés devant la DEALM ce jeudi matin. Un peu plus tôt, ils ont interrompu une réunion du conseil d'administration de l'EPFAM. Ils dénoncent la menace d'une expropriation. Depuis ce lundi, et jusqu'au 18 avril, leurs parcelles font l'objet d'une enquête publique préalable à la déclaration d'utilité publique dans le cadre du projet Mkayamba. Il prévoit notamment la construction de logements sociaux sur ces terrains.

"On a reçu par un huissier le 12 mars un courrier pour nous dire qu'il y a une enquête, qu'on doit se présenter, car le projet Mkayamba prévoit de nous exproprier", explique Zaharia Mohamed, la fille d'un propriétaire concerné. "On n'a jamais eu quelqu'un qui est venu nous voir pour nous parler de ce projet.  Quand il s'agit de nous prévenir de l'enquête publique, on sait où on habite, mais pour nous informer des réunions, ils ne le font pas." Son père souhaitait utiliser ce terrain pour bâtir un bâtiment comprenant des appartements et un local commercial, "c'était son rêve."

Si les services de l'État mènent cette enquête, c'est à la demande de la mairie de Mamoudzou qui a souhaité que ce projet soit déclaré d'utilité publique. Dans sa délibération du 8 décembre 2023, la municipalité rappelle que Kawéni "a connu une forte croissance démographique de 5,1% entre 2012 et 2017" et qu'il "existe une forte pression foncière sur Kawéni." La commune souhaite donc "acquérir soit par voie amiable soit par la voie de l'expropriation, les parcelles identifiées comme stratégiques pour des programmes de logements et d'équipements publics, afin de répondre aux objectifs fixés dans le protocole d'accord avec l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine."