Un billet gratuit pour Anjouan

Comment partir en vacances dans l’Union des Comores, sans débourser un sous ? Il suffit de se faire arrêter à un point de contrôle d’identité. Les passagers d’un taxi brousse ont vécu l’expérience.   
 
Une passagère d’un taxi brousse a stupéfait les autres clients. La scène s’est passée tôt ce lundi matin sur la route du sud de Mayotte. Une cliente monte dans un taxi brousse. Elle a un seul petit bagage. A Tsararano, des gendarmes mobiles arrêtent les voitures, notamment des taxis brousse pour des vérifications d’identités. Les forces de l’ordre se placent à ce carrefour très tôt le matin. Mais malheureusement pour la passagère, leur minibus ne fait pas l'objet de contrôle et vérifications d'identité. Celle-ci interpelle alors le chauffeur : « Monsieur,  arrêtez! je vais descendre ici ». Le taximan rappelle à la passagère qu’elle avait dit qu’elle devait se rendre à Mamoudzou. Et là, la dame répond :

« je dois rentrer chez moi à Anjouan dans les plus brefs délais. Alors je vais me rendre aux gendarmes. Il faut que je me fasse arrêter. »


Stupéfaction parmi les autres clients du taxi qui, manifestement ne connaissaient pas cette technique. En effet, c’est une pratique bien répandue. Elle a l’avantage d’être gratuite et sûre. Pendant cette période de  vacances, elle serait courante puisque les personnes en situation irrégulière à Mayotte, seraient prioritaires dans les bateaux à destination d’Anjouan.
Le nombre des étrangers clandestins sur le 101ème département français ne cesse d’augmenter ; les chiffres des reconduites, aussi.
Le gouvernement a fixé pour 2019 l’objectif de 30 000 reconduites à la frontière. Quelle sera la part de ses « volontaires » qui sont sûrs de revenir, une fois les vacances terminées ?