Chadhuli Soyfidine, complice du Major Bapale s’est évadé le 30 avril. Il se trouverait déjà à Mayotte
L’affaire du Major Bapale connait un rebondissement inattendu. Son complice, le lieutenant Chadhuli Soyfidine s’est fait la malle ce 30 avril en début de soirée selon plusieurs sources concordantes.
Ce militaire anjouanais, probablement radié de l’armée en 2018, a subrepticement quitté l’hôpital de Hombo sur l’île d’Anjouan où il était soigné depuis deux semaines. Pour mémoire, au début du mois dernier, le fugitif a été arrêté en même temps que le major Hakim Bapale, torturé à mort. Leur arrestation, le 06 avril, serait intervenue
alors qu’ils projetaient de commettre une opération de déstabilisation en ciblant des personnalités politiques à tuer
selon le directeur de cabinet en charge de la défense, Youssoufa Mohamed Ali, que nous avons interrogé le 09 avril. Chadhuli a lui aussi subi des sévices lors de son interrogatoire dans le camp militaire de Sangani d’où son admission à l’hôpital quelques jours après la mort de Bapale.
« Peu après la rupture du jeun du vendredi, j’ai reçu un appel m’informant de l’évasion de Chadhuli Soyfidine alors qu’il était gardé par un militaire armé », a fait savoir le directeur de l’hôpital de Hombo, Ibrahim Salim que nous avons joint au téléphone.
Pour les circonstances de son évasion, une enquête est ouverte.
Le militaire qui surveillait le fugitif est en train d’être entendu par la Brigade de Recherches de la gendarmerie de Mutsamudu, qui cherche à déterminer s’il y a eu complicité de sa part ou négligence
a révélé le procureur de la république de Mutsamudu Mohamed Abdallah. Sur les réseaux sociaux, l’on lit que le lieutenant en cavale se trouverait déjà à Mayotte depuis ce samedi matin. « Je ne suis pas en mesure de le confirmer, mais si en effet, il a pu joindre Mayotte en aussi peu de temps, cela impliquerait que son évasion était probablement préméditée ».
L’évasion de Chadhuli intervient 3 semaines après le décès du Major Hakim Bapale, mort alors qu’il subissait un interrogatoire dans le camp militaire de Sangani. Si le chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, a nié les tortures subies par le militaire à la retraite, le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie s’était engagé, lors d’un point de presse tenu le 10 avril dans la capitale anjouanaise, « à tout mettre en œuvre pour que les premiers éléments d’investigation soient rendus publics aussitôt qu’ils seront disponibles ».
Pour l’heure, près d’un mois après le drame, l’on ne connait toujours pas les circonstances de son décès. Tout au plus avons-nous appris de source judiciaire que la famille de la victime et des militaires ont été entendus par la gendarmerie.
Par ailleurs, deux anciens collaborateurs de premier plan de l’ancien gouverneur de l’île d’Anjouan, Abdou Salami, en détention provisoire depuis octobre 2018, sont en état d’arrestation dans le cadre de l’enquête qui visait le défunt Bapale et le lieutenant Chadhuli. Il s’agit de l’ancien commissaire à la santé, Mohamed Rabion et celui aux finances, Mohamed Soilihi dénotant une situation tendue à Anjouan.
L’on a également appris l’arrestation du fils de ce dernier samedi en deuxième partie de soirée, de source non officielle. Il serait suspecté d’avoir aidé le lieutenant Chadhuli à prendre la poudre d’escampette.