Six présidents, six méthodes à la tête de notre collectivité

Dans la toute jeune histoire politique de Mayotte, six présidents de son assemblée délibérante se sont succédé à ce siège tant convoité aujourd’hui par les jeunes élus, qui arrivent à se faire une place à l’hémicycle Younoussa Bamana.

Depuis le statut de collectivité territoriale à celui de Département-Région « m’hakaka », en passant par la collectivité départementale, six personnes ont eu à assurer la destinée de ce pays, chacun à sa façon.

Parmi eux on notera la présidence éclair de Hamissi Assani de Bandrélé. On s’arrêtera sur cinq noms de présidents et cinq méthodes.

Younoussa Bamana : l’eau et l’électricité dans toute l’île

Et on commencera avec Younoussa Bamana et ses plusieurs mandats de conseiller général qui lui ont valu de se succéder à lui-même durant 28 ans au fauteuil de président de l’assemblée de Mayotte. Une longévité que lui seul détient jusqu’alors.

Mais de Younoussa Bamana, on retiendra surtout la ligne qu’il s’était tracée en faveur de l’île : l’adduction d’eau et électrification rurale sur l’ensemble de l’île, chose qu’il a plutôt bien réussie. De nos jours, le grand réseau d’alimentation en eau est partout, l’électrification rurale l’est tout autant.

Mr Bamana a été l’auteur de plusieurs autres réalisations mais ces deux-là, suffisent pour résumer son action au profit de son pays.

Hamissi Hassani remplace Younoussa Bamana 

Une présidence en deux phases entrecoupées par le passage anecdotique de Hamissi Hassani à la présidence du département après la défaite de Younoussa Bamana en 1991 dans son canton de Kani. Le MPM a tout fait pour le faire revenir au conseil général quelques semaines après.

Said Omar Oili, l’homme de la décentralisation

Lui succèdera au fauteuil de président du conseil départemental cette fois-ci, Said Omar Oili en 2004.

Un poste qu’il va occuper jusqu’en 2008.

Ce dernier fait son entrée en politique au conseil général en tant que 3ème vice-président sous l’ère Bamana.

La plus grande action qu’il va mener au sein de l’assemblée départementale, c’est la décentralisation du territoire en prenant ainsi les rênes de l’exécutif de la collectivité départementale.

Ahmed Attoumani Douchina, Mayotte aux jeux des îles

Ensuite, Ahmed Attoumani Douchina, déjà conseiller municipal sera élu conseiller général de Kani-Keli en deux mandats successifs.

C’est au cours de cette mandature qu’il est élu président du conseil départemental de Mayotte de 2008 à 2011, devenant ainsi le 4ème président du conseil départemental. Ce sera sous sa présidence que Paris organisera la consultation tant attendue des mahorais sur la transformation de Mayotte en département français d’Outremer.

Ahmed Attoumani Douchina qui laissera une griffe toute particulière quant à l’insertion de Mayotte dans son environnement géographique.

Il fut le premier à fléchir diplomatiquement la position jusque-là immuable, des pays de la zone s’agissant notamment de la participation de Mayotte en tant qu’entité, certes sans le drapeau français, aux jeux des îles et ceux des jeunes de l’Océan-indien. Des pays comme Madagascar, Maurice, Les Seychelles et Djibouti, jusque-là soutiens inconditionnels de Moroni, ont commencé à accepter les délégations sportives mahoraises dans l’organisation des jeux.

Daniel Zaidani, inaugure le statut tant convoité de département

2011, fut le début de la présidence de Daniel Zaïdani qui vient juste d’être élu conseiller départemental de Pamandzi. Il devient ainsi, le premier Président du tout nouveau 101ème département français (et 5ème DOM). Par la même occasion, il est le plus jeune président de conseil départemental en France, élu à l'âge de 35 ans.

On retiendra de son mandat, ses coups de gueules vis-à-vis de l’Etat, pour que ce dernier honore ses obligations financières et c’est lui l’homme de l’ASE, l’aide sociale à l’enfance ainsi que la lutte contre la vie chère. Les dossiers lourds à son actif le port et l’aéroport.

Soibahadine Ibrahim Ramadani, Mayotte dans sa région

Arrive enfin Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président sortant, le premier à faire un mandat de six ans continus.

Outre le projet gazier du Mozambique, il sera celui qui se tournera de façon claire vers les pays de la zone pour une meilleure insertion de Mayotte dans sa zone géographique mais également économique.

Cinq présidents avec cinq méthodes différentes, l’histoire s’apprête à ouvrir une nouvelle page ce jeudi 1er juillet 2021.