Comment rétablir le dialogue social à Mayotte ?

Le dialogue social se construit à Mayotte avec la bonne volonté affichée par tous les partenaires sociaux.
 
Travailler ensemble à la construction d’un dialogue social plus serein est un projet porté par l’Etat. Il est né en octobre 2017, une année bien mouvementée  dans l’île où l’on a comptabilise en tout et pour tout, 20 jours sans grève.
Pour accompagner au mieux les partenaires sociaux et les acteurs socio-économiques dans l’application du code de travail, la DIECCT a fait appel l’Institut National du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.
L’INTEFP a donc mis en place une session de formation sur le dialogue, sur une réflexion commune. Elle s’articule sur 5 modules dont la restitution a été faite vendredi dernier.
 
De Lyon à La Martinique en passant par la Bretagne, les travaux ont été délocalisés à plusieurs reprises, cela pour permettre aux participants de s’enrichir des modèles de dialogues qui existent en France.  Selon Daniel Xirau, directeur du pôle partenariat à l’INTEFP : 

« L’objectif c’est d’aller comprendre à partir d’expériences différentes, comment les partenaires sociaux abordent les sujets, les traitent et arrivent à bâtir des solutions ensemble,  tout en respectant leurs intérêts respectifs. »


Au total, 18 personnes mandatées par les organisations syndicales et patronales, la CSSM, le département et les chambres consulaires ont pris part à ce dispositif. Les échanges se voulaient ouverts et la réflexion commune  a mené à plusieurs propositions.
Mohamed Ahmed Fadhul , membre de la cession tripartite du dialogue social :
« On a fait une proposition pour la création d’une association pour le dialogue social. Cette association a pour vocation, justement, à être un outil supplémentaire sur le territoire en matière de relations sociales et dialogue sociale. On propose également une charte pour que l’on puisse partager ensemble des valeurs communes. »
Si l’initiative est saluée par de nombreux participants, côté syndicat, on reste sur sa faim. C’est le cas d’Elanzize Hamidou  secrétaire générale UDFO : « On doit mettre à contribution l’application du code du travail. Toutes les instances paritaires, les instances de concertation, on doit pouvoir les faire vivre. »
Ses dispositifs financés en partie par le ministère du travail, à défaut de mettre tout le monde d’accord, aura néanmoins, permis de débuter une réflexion sur la meilleure manière de prévenir et gérer les conflits sociaux ; condition sine qua non du développement économique et social de Mayotte.