Comores : Azali à la tête de l’Union Africaine grâce à la France ?

Emmanuel Macron, président de la République française, avec le président, Azali Assoumani, lors d'un dîner du forum de la paix à l'Elysée à Paris en novembre 2019.
Le président Azali Assoumani serait-il la marionnette de la France placée à la tête de l’Union Africaine ? C’est le débat qui monte, alors que le président comorien est rentré au pays tout auréolé après le sommet africain en Ethiopie

« L’Afrique nous fait pleinement confiance » a assuré le président Azali à sa descente de l’avion qui le ramenait lundi d’Addis Abeba, ajoutant : « ce n’est pas moi qui ait été choisi, mais plutôt les Comores ».

Cette fierté nationale d’un petit pays de moins d’un million d’habitant présidant aux destinées de tout le continent n’est pas partagée par tous. Idriss Mohamed, animateur du mouvement « Ukombozi » qui milite pour l’intégration de Mayotte dans l’ensemble comorien, a publié un texte déplorant qu’à aucun moment, dans son discours d’intronisation, le président n’ait évoqué la question de Mayotte : « il va encore endosser le costume d’un traître à la nation ».

Pour sa part, le quotidien « Le Monde » en France affirme que  l’accession des Comores à la présidence  de l’UA est « une aubaine pour la France ». Selon cet article, Paris aurait manœuvré en coulisses pour que le président du Kenya retire sa candidature au profit d’Azali : « Azali est un habitué de l’Elysée… Il s’y est rendu 5 fois au cours des trois dernières années ». La France compterait sur le président comorien  pour préserver l’influence française en Afrique.

Dans ce même article, la députée mahoraise Estelle Youssoufa est citée, dénonçant ce qu’elle appelle « une relation incestueuse » entre Moroni et Paris.