« L’Afrique nous fait pleinement confiance » a assuré le président Azali à sa descente de l’avion qui le ramenait lundi d’Addis Abeba, ajoutant : « ce n’est pas moi qui ait été choisi, mais plutôt les Comores ».
Cette fierté nationale d’un petit pays de moins d’un million d’habitant présidant aux destinées de tout le continent n’est pas partagée par tous. Idriss Mohamed, animateur du mouvement « Ukombozi » qui milite pour l’intégration de Mayotte dans l’ensemble comorien, a publié un texte déplorant qu’à aucun moment, dans son discours d’intronisation, le président n’ait évoqué la question de Mayotte : « il va encore endosser le costume d’un traître à la nation ».
Pour sa part, le quotidien « Le Monde » en France affirme que l’accession des Comores à la présidence de l’UA est « une aubaine pour la France ». Selon cet article, Paris aurait manœuvré en coulisses pour que le président du Kenya retire sa candidature au profit d’Azali : « Azali est un habitué de l’Elysée… Il s’y est rendu 5 fois au cours des trois dernières années ». La France compterait sur le président comorien pour préserver l’influence française en Afrique.
Dans ce même article, la députée mahoraise Estelle Youssoufa est citée, dénonçant ce qu’elle appelle « une relation incestueuse » entre Moroni et Paris.