Aux Comores, les manifestations de rue sont interdites, en revanche le rassemblement dans la salle du foyer des femmes à Moroni était autorisé. Autorisé, mais la police a tout fait pour empêcher les gens de s’y rendre. Les forces de l’ordre avaient mis en place des barrages samedi en plusieurs points de l’île.
Qu’à cela ne tienne, dans le Oichili de l’autre côté de l’ile les automobilistes ont laissé leurs voitures au bord de la route pour continuer à pied vers la capitale. Des cortèges se sont formés, marchant vite aux cris de « Azali Nalawé » - Azali dehors- et d’autres slogans demandant la libération de l’ancien président Sambi, et encore celle de l’ancien gouverneur d’Anjouan Abdou Salami. Des tirs de gaz lacrymogènes ont dispersé les manifestants.
En revanche dans la salle le meeting a pu se tenir, en présence de nombreux notables Le sujet principal était l’opération Wuambushu. On a vu des participants brandir des feuilles de papiers où était écrit « Azali traitre ». Il est reproché au président comorien une double attitude. Après un discours ferme contre l’opération Wuambushu et les expulsions, il autorise maintenant des reconduites de plus en plus massives depuis Mayotte.
Vendredi environ 160 personnes, dont seulement 30 volontaires, ont été embarquées vers Anjouan, le double des effectifs habituels des reconduites.