Comores : le calvaire des 90 migrants continentaux se poursuit

Les migrants qui sont descendus du bateau (Moroni)
90 migrants (au moins) de différentes nationalités d’Afrique continentale se trouvent au port de Moroni après avoir été déplacés de Mohéli lundi. Les autorités chercheraient à les faire partir en Tanzanie à bord du « Safia ». Le capitaine du bateau ferait de la résistance.

« Les continentaux se sont rebellés »

« Les migrants se trouvent toujours au port de Moroni ce mercredi » a confirmé cette source de la Capitainerie que nous avons contactée au téléphone. 90 continentaux (leur nombre varie entre 89 à 99) ont été embarqués par bateau de Mohéli à Moroni le lundi. Ils sont arrivés ce 7 mars au petit matin. Ils s’y trouvent encore. « C’est inhumain, comment ont-ils pu les laisser passer plus de 24 heures sur ce bateau de marchandises », s’étrangle un interlocuteur. En effet, comment ? Mais à cette question et aux autres, il n’y a aucun officiel pour répondre malgré les multiples relances, signe sans doute de la sensibilité du dossier.

Une source affirme que mardi soir, « les continentaux se sont rebellés. Ils auraient refusé la nourriture et les couvertures. Ce matin, ils seraient tous descendus du bateau en protestation ». Impossible de recouper cette information à cause du mystère qui enveloppe cette affaire.

En revanche, différentes sources de différents départements accréditent la thèse du départ vers la Tanzanie. « Ils veulent réquisitionner, « le Safia », un bateau tanzanien. Le capitaine Iddy refuserait d’embarquer des passagers qui n’ont pas de papiers d’identité sans une autorisation formelle des autorités tanzaniennes », avance ce contact digne de foi.

L’ambassadeur de la Tanzanie aurait demandé à rencontrer Fakridine Mahamoud, le ministre de l’Intérieur ce mercredi à ce propos.

Le calvaire des 31 migrants a débuté en janvier.

Les passeurs déposent 31 continentaux sur la plage de Sambia à Mohéli en leur faisant croire qu’ils étaient arrivés à Mayotte, leur destination finale. Ils se rendent compte trop tard de la duperie.

Durant plus de 2 mois, ils séjourneront au poste de gendarmerie de Bonovo dans des conditions indignes. Le 3 mars, ce seront 61 continentaux qui vont s’ajouter à eux. La situation n’est plus tenable. Lundi, ils embarquent sur un bateau pour la Grande-Comore.

Le pays n’est pas doté de structures d’accueil et se serait bien passé de pareille affaire d’autant plus qu’Azali Assoumani est le tout nouveau président de l’Union Africaine.