Comores : Le président Azali interpellé sur le sort de Sambi

Il est loin le temps où Ahmed Abdallah Sambi et Azali Assoumani se saluaient courtoisement.
Plusieurs ONG de défense des droits de l’homme alertent les Nations Unies sur le sort de l’ancien président comorien Ahmed Abdallah Sambi. Sa détention, soi-disant provisoire, est en train de s’éterniser

Le président comorien Azali Assoumani est présent à New-York pour l’assemblée générale annuelle des chefs d’Etats au siège de l’ONU. Une douzaine d’organisations exigent des réponses de sa part sur le sort de son prédécesseur, détenu depuis le 21 août 2018.

Ahmed Abdallah Sambi, 64 ans, attend toujours qu’on le juge. Il est accusé de s’être enrichi en organisant la vente de passeports à des Bédouins  apatrides du golfe persique. C’était ce que l’on appelait « le programme de citoyenneté économique ».

Sans entrer dans le fond de l’affaire, les défenseurs des droits de l’homme font simplement remarquer que cette détention provisoire est illégale. Le code pénal comorien limite la détention provisoire à 8 mois, alors que l’ancien président entame sa cinquième année, non pas derrière les barreaux de la prison de Moroni mais chez lui, avec interdiction de sortir. Il n’a quasiment pas de droit de visite, et on lui refuse le droit d’aller se faire soigner. Pour l’occasion sa résidence a même été officiellement qualifiée « d’annexe de la prison ».

Le porte-parole du gouvernement comorien a admis qu’il était temps que Sambi soit jugé, mais la procédure n’avance toujours pas.