« Derrière les flacons Dior, l’exploitation de celles qui cueillent les fleurs d’ylang-ylang aux Comores », ainsi est intitulée cette enquête fouillée qui souligne une phrase révélatrice prononcée par un professionnel du secteur : « aux Comores, ces gens-là, on ne les connait pas ».
«Ces gens-là » ce sont les cueilleuses et les ouvriers des distilleries. Les cueilleuses d’ylang-ylang sont payées 6 euros par journée de travail, debout, à récolter une à une 20 kilos de fleurs. Un ouvrier de distillerie est rémunéré entre 10 et 20 euros pour un cycle de distillation qui prend entre 10 et 16 heures d’affilée, sans interruption possible.
Une grande partie de la population comorienne vit de cette plante qui représente entre 15 et 20% des revenus du pays. Des revenus qui remplissent les poches des exportateurs, jusqu’aux maisons de luxe de chez LVMH qui dégagent des bénéfices record.
La filière, aux Comores, demande un prix plancher comme pour la vanille à Madagascar, mais le gouvernement ne s’y intéresse pas dit cette enquête de Médiapart.