Comores : Sambi contre-attaque devant la justice française

Ahmed Abdallah Sambi
Le procès de l’ancien président Sambi pour « haute trahison » se poursuit sans l’accusé qui rejette la légalité du tribunal. Ses avocats annoncent une plainte en France pour « subornation de témoin »

Les avocats d’Ahmed Abdallah Sambi annoncent que l’ancien président portera  plainte devant la justice française  pour « subornation de témoin » à l’encontre des membres du gouvernement Azali qui, disent-ils, « ont cherché, à Paris, à obtenir un faux témoignage de l’homme d’affaire franco-syrien Bachar Kiwan en échange de l’arrêt des poursuites à son encontre ».

Bachar Kiwan a fourni aux médias de nombreuses preuves de cette tentative de lui acheter un témoignage à charge contre Sambi : une proposition de contrat,  des échanges de messages-textes avec le porte-parole du gouvernement Houmed Msaidié, et des photos de la visite que lui a rendu le ministre des affaires étrangères Dhoihir Dhoulkamal.

Le palais de justice des Comores

Du côté du palais de justice, le procès se déroule comme une pièce de théâtre où l’acteur principal aurait démissionné. C’est devant une audience clairsemée que le juge présidant la cour de sûreté de l’Etat a lu hier le long acte accusation de 70 pages, incriminant l’ancien président et plusieurs de ses ministres, ainsi que Bachar Kiwan. Tous accusés d’avoir causé un énorme manque à gagner dans les caisses de l’Etat avec ce programme de « citoyenneté économique » qui consistait à vendre des passeports comoriens à des bédouins apatrides du golfe persique.

Ce programme a été adopté dans des conditions douteuses selon l’accusation. Des députés ont témoigné à charge à la barre. Tous les accusés ne sont pas solidaires du boycott de Sambi, notamment l’ancien ministre Bacar Dossar, qui était interrogé hier, et l’ancien vice-président Nouredine Bourhane qui devrait l’être aujourd’hui.

L’ancien président Sambi, lui, reste dans sa maison transformée en prison depuis plus de quatre ans. Un véhicule militaire envoyé hier en convoi pour le ramener au tribunal est revenu vide.