Comores : un ancien ministre propose une diplomatie plus musclée

Fahmi Said Ibrahim
L’ancien ministre comorien des affaires étrangères Fahmi Said Ibrahim propose au président Azali un changement radical de sa diplomatie. Il préconise de quitter la COI et de s’éloigner de la France pour « ne plus subir l’humiliation de l’opération Wuambushu ».

Alors que les expulsions de comoriens en situation irrégulière à Mayotte ont repris leur rythme, l’ancien ministre Fahmi Said Ibrahim ne décolère pas contre la France, mais aussi contre les pays européens dont aucun n’a émis de critique sur Wuambushu. Il regrette aussi l’absence de solidarité des îles de l’Océan Indien à l’égard des Comores.

Dans une lettre ouverte adressée au président Azali, l’ancien chef de la diplomatie suggère de sortir de la COI, de rejoindre les pays africains dans une position de neutralité face au conflit en Ukraine. Dans cette nouvelle doctrine, les Comores devraient se rapprocher de la communauté des pays d’Afrique de l’Est. Selon lui, « ne pas le faire serait une faute politique pour les générations à venir ».

Il préconise une réconciliation avec l’Iran et le Qatar, mais aussi un rapprochement envers Israël. Cela contribuerait, selon Fahmi, « à mieux défendre les intérêts des Comores en réponse au mépris affiché par certains amis » - sous-entendu la France.

Le plus marquant est que cette position émane d’un homme, l’avocat et ancien ministre Fahmi Said Ibrahim, qui compte parmi les plus francophiles dans le paysage politique comorien.