Depuis l’annonce des résultats par la commission électorale, la Cour Suprême n’a pas pu fonctionner. Dans un délai maximum de 15 jours après l’élection, le rôle de la plus haute juridiction est de vérifier les procès- verbaux des bureaux de vote, et ensuite d’examiner les recours des candidats. Aucun recours n’a été dûment enregistré pour l’heure.
La validation des résultats livrés par la CENI ne sera pas simple tant les incohérences sont nombreuses. Comment expliquer par exemple l’énorme écart entre la bonne participation annoncée pour l’élection des gouverneurs et celle – très basse, 16% - pour choisir le Président de la République?
Si l’on en croit les chiffres de la commission électorale il y aurait eu 190 000 votants pour les gouverneurs, et seulement 55 000 pour le Président de la République.
Le vote avait pourtant lieu le même jour, dans le même isoloir ou chaque électeur était invité à se rendre avec les deux bulletins. Les Comoriens auraient-ils pu à la fois bouder Azali, et élire massivement les candidats soutenus par le président à l’élection locale ?
Le Président de la CENI a lui-même semblé surpris et hésitant en livrant ces résultats incohérents mardi soir. Les bourrages d’urnes dénoncés par l’opposition n’auraient ainsi pas été maîtrisés jusqu’au bout.
Les 7 juges de la Cour Suprême, nommés par Azali, vont devoir développer des talents de magicien pour donner à ce scrutin une apparence de légalité.