Le Conseil Départemental a condamné fermement, lundi 29 octobre 2018 , les agissements des salariés grévistes de la société des transports scolaires MATIS. Le Président du Conseil Départemental, Soihabadine IBRAHIM RAMADANI, fait des mises au point sur cette grève, dans un communiqué ci-dessous...
Communiqué de presse
Sur la grève des salariés de MATIS
Le Conseil Départemental déplore ce jour le blocage de la circulation effectué par les bus de la société MATIS aux abords du rond-point Zéna M’ Déré ainsi que le stationnement obstruant les routes menant vers le Conseil Département par des bus et des véhicules de cette société.
Ces blocages sont le fait des salariés grévistes de la société MATIS qui ont déposé à leur employeur un préavis de grève en date du 19 octobre 2018.
Les motifs de cette grève sont, semble-t-il, la contestation de la délibération prise le 25 juin 2018 par le Conseil Départemental d’allotir en 7 lots les nouveaux marchés des transports scolaires qui entreront en vigueur à la rentrée scolaire 2019/2020. Le syndicat Force Ouvrière Transports et logistique fonde son action par l’inquiétude de la répartition du personnel sur les nouveaux lots répartis géographiquement au détriment d’un regroupement au sein d’une seule entité.
Le 7 août 2018, le Conseil Départemental a adressé un courrier au syndicat Force Ouvrière pour rassurer les salariés concernés quant à son intérêt à la sauvegarde des emplois et des acquis sociaux et a fait part au syndicat de sa disponibilité à le recevoir à la fin du mois d’aout. Le syndicat n’a pas donné suite, pour des raisons qui lui sont propres, à cette demande de rencontre et a suspendu de sa propre initiative le mouvement qu’il s’apprêtait à engager. Le syndicat a réitéré le 19 octobre 2018 son préavis de grève en exigeant d’être reçu par le Président du Conseil Départemental en personne. Cette rencontre n’ayant malheureusement pas pu se faire avant le déclenchement de ce conflit, le Conseil Départemental déplore que des salariés d’une seule société usant des moyens de celle-ci aient organisé un blocage intégral du territoire et une rupture d’égalité manifeste dans l’accès et à la continuité d’un service public.
Sur le fond
S’agissant de la question de l’allotissement, le CD engagé dans la procédure de l’élaboration des nouveaux marchés se conforme à la fois aux règles des marchés publics sans porter atteinte à la règle de la concurrence et aux règles correspondantes en matière de reprise du personnel.
Le CD rappelle également que dans la phase de concertation des entreprises les personnels ont été auditionnés par l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage ainsi que les Syndicats des transporteurs.
Le Conseil Départemental est prêt à expliquer les conditions de sa démarche aux salariés dans la limite des obligations légales. Il a sollicité en préalable à une rencontre devant se tenir cet après-midi que les blocages soient levés. Cette demande n’a manifestement pas été satisfaite.
Par ailleurs, il s’étonne que les véhicules d’une entreprise soient largement utilisés pour réaliser les blocages qui créent des entraves à la circulation et particulièrement à la prise en otage des collégiens, lycéens et étudiants qui sont les principaux bénéficiaires du premier service public du Conseil Départemental.
Le Conseil Départemental condamne fermement ces agissements.
Le Président du Conseil Départemental
Soibahadine IBRAHIM RAMADANI
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Transport scolaire à Mayotte : La grève des chauffeurs des bus scolaires MATIS paralyse les grands axes routiers de Mamoudzou, chef-lieu du département.
Un mouvement de grève des chauffeurs des bus scolaires, lancé par FO Transport Mayotte, a perturbé et paralysé, lundi 29 octobre 2018, la circulation sur les grands axes routiers de Mamoudzou, chef-lieu du 101 é département français dans l' Océan Indien.
De nombreux usagers de la route, automobilistes, cyclomotoristes venant des 4 coins de l' île pour se rendre à Mamoudzou ou pour passer par Mamoudzou vers le nord, le sud ou le centre ont été surpris par les barrages constitués par des grands bus scolaires en stationnements aux carrefours.
Ils ont dû attendre, dans la circulation filtrée, une demie-heure voire une heure pour effectuer des trajets habituels qui leur prennent mois de temps.
FO Transport Mayotte, dénonce par ce mouvement, la réorganisation du marché du transport scolaire initiée par le Conseil départemental et qui risque, selon le syndicat, de laisser 70 salariés sur la touche.
" En allotissant 7 lots de ce marché, nous, le personnel, nous avons été oubliés. Nous ne savons pas où nous serons affectés. Nous réclamons de la clarté sur le sort qui sera réservé à 70 salariés que nous sommes.", a déclaré Anli DJOUMOI, secrétaire général FO Transport Mayotte.
Le Directeur des Transports maritimes et terrestres du Conseil Départemental, Jacques TOTO, se veut rassurant et dit comprendre l' expression par anticipation des inquiétudes légitimes de ces chauffeurs (ou agents) mais les qualifie de prématurées.
" Ce sont des inquiétudes prématurées. Les procédures permettent la reprise du personnel... Nous faisons en sorte que les textes soient respectés de manière à ce que ces inquiétudes soient levées", a expliqué, pour sa part, Jacques TOTO.
Des négociations,qui devaient se tenir dans l' après-midi entre le Conseil départemental et les grévistes, non pas eu lieu. Le Conseil départemental a exigé comme préalable à toute discussion la levée des barrages, ce que les grévistes n' entendent pas de cette oreille. C'est le statu quo.
EMMANUEL TUSEVO - DIASAMVU.
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