Couvre-feu et offices religieux

Le couvre-feu a débuté hier. Un nouveau bouleversement des habitudes pour la population de l'île et notamment pour les fidèles qui n’auront plus accès aux lieux de culte après 18 heures. Le grand Cadi et le curé de la paroisse de Mamoudzou recommandent le respect du couvre-feu.

Il existe 5 prières quotidiennes obligatoires pour les musulmans. Dont 2 doivent se faire en début de soirée. Maghrib, après le coucher du soleil, vers 18 heures et Ishâ vers 19 heures, à la disparition complète des lueurs. Des prières qui se font généralement à la mosquée, vers 18 heures… donc, après le couvre-feu.

Mahamoudou HAMADA SAANDA, le grand Cadi de Mayotte recommande le respect du couvre-feu et la prière chez soi.

Mahamoudou HAMADA SAANDA, est grand Cadi de Mayotte. Un magistrat musulman remplissant des fonctions civiles, judiciaires et religieuses, dont celle de juger les différends entre particuliers. A ce titre, il a reçu l’arrêté préfectoral de mise en place du couvre-feu pour lutter contre le variant sud-africain. “ Nous l’avons reçu pour qu’on puisse prendre nos responsabilités en tant que religieux et nous allons prendre nos responsabilités pour combattre ce virus et préserver la population. “

"Les prières à la maison, il y a le dârura, c’est un besoin, si on a l’interdiction de sortir alors on peut faire les prières à la maison. Les tawabs et les récompenses qu’on attend de toutes ces prières-là, vous allez les trouver à la maison puisque le couvre-feu empêche de se rendre à la mosquée."

Said Ali MONDROHA ; chargé d’études et de recherches au Conseil cadial.

Le grand cadi recommande donc de ne pas aller à l’encontre de l’arrêté. “Les fidèles doivent prier chez eux comme on l’avait fait auparavant lors du premier confinement.  Parce qu’il ne faut pas se mentir, beaucoup ne respectent pas les gestes barrières à l’intérieur des mosquées. Donc, restez chez vous, faites vos prières à la maison, car prier n’est pas interdit et personne ne peut l’interdire “ rassure le grand Cadi de Mayotte.

Saïd Ali MONDROHA ici au premier plan rappel que le couvre-feu n' a pas été instauré afin d' interdire la prière, mais pour se protéger et protéger les autres, en restant à la maison.

Said Ali MONDROHA tient à préciser que le couvre-feu est instauré pour préserver chacun. “ Le couvre –feu, c’est l’interdiction de sortir à partir de 18 heures et jusqu’à 4 heures du matin. Vous n’avez pas le droit d’aller faire la prière ni d’aller rendre visite à des amis ou bien des proches. Le plus important c’est de se protéger et de protéger les autres en restant à la maison“ rappelle le chargé d’études et de recherches au Conseil cadial.

Le relâchement est visible partout sur l’ile. Une baisse de vigilance constatée notamment dans les mosquées. “Mais dans les mosquées, le grand Cadi n’a jamais cessé de rappeler aux fidèles que les gestes barrières sont importants. Et que ceux qui ne les appliquent pas sont en délit et nous avons averti certaines mosquées. Si les gestes barrières ne sont pas respectés, nous allons fermer certaines mosquées" prévient Saïd Ali MONDROHA, chargé d’études et de recherches au Conseil cadial.

Le Père Bienvenu Kasongo est heureux de célébrer la messe avec ses fidèles malgré les contraintes sanitaires. Lui qui a officié dans une église vide pendant 4 mois, lors du confinement.

"Nous avons besoin de venir à l’église, nous avons besoin de nous recueillir, nous avons besoin de prier."

Père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse Notre Dame de Fatima.

Le Père Bienvenu Kassango, curé de la paroisse Notre Dame de Fatima à Mamoudzou a été plus que ravi lorsqu’il a pu rouvrir les portes de son église à ses paroissiens en juin dernier. Il nous fait faire le tour du propriétaire, tout en détaillant le protocole sanitaire lors des célébrations d'offices. “Nous avons toujours une commission qui accueille les fidèles, nous avons ici du gel hydroalcoolique. Si un fidèle oubli son masque, on lui donne un masque. Après la messe nous avons une commission pour désinfecter l’église " énumère le Père Bienvenu. L'aménagement de l'église lui aussi à été repensé pour respecter les gestes barrières." Vous avez le marquage au sol. Il y a 2 fidèles par banc et une rangée sur 2 est condamnée. Tout est bien organisé, bien structuré, les feuilles de chant ne sont plus distribuées, elles sont envoyées par internet “ complète fièrement le curé de la paroisse Notre Dame de Fatima.

Ça fait 7 mois qu’on fonctionne comme ça, dans le respect, dans la foi etc… mais nous gardons notre joie. La joie de rencontrer la Christ, la joie de rencontrer nos frères et sœurs, c’est ce qui nous donne l’espoir qu’un jour cette maladie va s’arrêter.

Père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse Notre Dame de Fatima

En attendant, un retour à la normal, il faut s’adapter. Les messes de la semaine qui ont lieu à 18 heures sont annulées. "Nous avions prévu une messe vendredi, dans le cadre de la semaine de la prière de l’unité des chrétiens. Malheureusement, compte tenu du couvre-feu instauré, nous ne pouvons pas faire cette messe. Donc je vais demander aux paroissiens de rester chez eux et de prier “ se résigne le Père Kasongo qui n'exclut pas de déplacer les messes plus tôt dans l'après-midi, si l'évolution de la situation l'exigeait.

Marquages au sol, gel hydroalcoolique, masques sont mis à la disposition des fidèles pour respecter le protocole sanitaire.

"A savoir que pour nous, la famille est une église domestique donc on peut prier à la maison."

Père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse Notre Dame de Fatima

La foi est importante dans ces moments difficiles mais il faut respecter ce couvre-feu, une décision qui vise à stopper la propagation du virus Covid. Le couvre-feu s’étendra sur une période de deux semaines, pour l'instant ...