À Mayotte, le manque d'eau et de nourriture n'est pas le seul problème rencontré par les sinistrés du cyclone Chido. Privés d'électricité et de réseaux de télécommunications pour contacter leurs proches, ils sont aussi encore nombreux à ne plus avoir de toit.
À Kawéni, la promesse de matelas orthopédiques gratuits faite par le gérant d'un magasin de meubles a attiré des dizaines de familles de sinistrés. Devant l'entrée du commerce, une impressionnante file d'attente s'est formée alors que le commerçant avait déjà liquidé tout son stock.
"On dort sans rien du tout"
L'information n'est visiblement pas passée, les habitants désespérés continuant de s'amasser devant son magasin, ce jeudi 26 décembre.
"On a entendu des gens dire qu'il y avait une distribution de matelas, du coup, on est venu pour essayer d'en avoir un pour dormir parce que ça fait déjà quelques jours qu'on dort sans rien du tout", confiait sur place une mère de famille.
"C'est la détresse qui nous amène ici, ajoute une habitante des bidonvilles. Vu qu'on ne nous donne rien à manger, qu'on ait au moins un endroit où dormir avec nos enfants, maintenant qu'on a reconstruit nos cases en tôles".
Des dizaines de matelas offerts à un centre d'hébergement
À son arrivée sur place, Ikbal Dramsy Ladha, le propriétaire du magasin, s'est retrouvé dépassé et démuni face à une telle détresse.
"J’ai donné 80 matelas orthopédiques aux gens qui en avaient besoin mais il y a tellement de monde qu'il n'y en a pas assez, déplore celui qui a aussi distribué une dizaine de matelas au lycée des lumières où se trouve un centre d’hébergement.
Une situation encore critique pour beaucoup d'habitants
Parmi ceux qui ont pu arriver à temps, cet homme soulagé de repartir avec un matelas orthopédique pour son enfant handicapé : "Dieu merci, ce commerçant a pu nous aider, mais il y a tellement de problèmes qu'il ne pourra pas tous les régler à lui seul. Si d’autres pouvaient faire de même..."
Douze jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte, la situation semble évoluer positivement, martèlent les autorités. Un constat général qui ne doit pas cacher cette réalité du terrain. Mayotte a été dévastée à hauteur de 80% et il faudra encore beaucoup de temps avant un semblant de retour à la normale.