Cyclone Chido à Mayotte : quand les secours s'appuient sur des images satellites

C'est quasiment l'ensemble de l'île aux Parfums qui se retrouve sous les débris depuis le passage du cyclone Chido. Les photos qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux laissent une sensation de vertige.

Des montagnes de tôles, de bouts de bois et de plastique tout aussi impressionnantes en prenant de la hauteur, depuis un bâtiment, une colline ou encore à bord d'un hélicoptère. Et depuis l'espace, le choc reste entier. C'est ce dont on peut se rendre compte avec les images satellites du programme Copernicus.

25 ingénieurs mobilisés jour et nuit

Le programme satellitaire européen a été activé à la demande de la France après le passage du phénomène métérologique. Depuis, 25 ingénieurs du Sertit, le Service régional de traitement d’image et de télédétection, se relaient jour et nuit à Strasbourg pour analyser les images de Mayotte fournies par une constellation de satellites européens.

Ils peuvent ainsi faire un état des lieux des constructions détruites ou encore du réseau routier pour facilier le travail des secours sur le terrain. "On travaille sur presque toutes les catastrophes, donc on a l'habitude, mais ce niveau de dégâts est très impressionnant", a confié Jérôme Maxant, ingénieur cartographe, face à nos confrères de France 2.

Regardez le reportage de France 2 :

Kaweni quasi entièrement rasé

A Kaweni, ils ont pu établir que près de 2 000 maisons avaient été impactées par les fortes pluies et les rafales du cyclone. Douze écoles et 80% des bâtiments sont détruits. Sur une photo satellite de Mamoudzou, des points rouges désignent les bâtiments détruits, tandis que les écoles transformées en centres d'hébergement, en bleu, sont toujours debout.

De nombreuses infrastructures sont hors service, du port de plaisance aux bâtiments industriels. "C'est compliqué sur le terrain d'avoir une vue d'ensemble. Alors que sur le satellite, on peut rapidement fournir des informations pour dimensionner les dégâts et orienter vers les zones les plus sinistrées", explique encore Jérôme Maxant.

Les applications du programme Copernicus sont multiples. En matière environnementale, il permet par exemple de suivre l'évolution de l'occupation des sols. En matière de sécurité, il permet aussi d'appuyer les opérations de maintien de la paix ou encore de contribuer à la surveillance des frontières européennes et à la surveillance maritime.