Quelle est l'évolution de la situation à Mauyotte, douze jours après le passage du cyclone Chido ? Depuis la commune de Chirongui où il a rencontré le maire Bihaki Daouda, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville dresse un bilan d'étape.
Le représentant de l'Etat a entamé ce jeudi 26 décembre sa tournée des communes, en commençant dans la matinée par Dembeni, Bandrélé, Kani-Kéli et Bouéni et il comptait encore continuer son parcours sur le terrain dans les autres communes de l'Ouest de l'île.
Revoir l'interview du préfet sur Mayotte La 1ère :
La deuxième tournée des communes
Une manière de montrer à la population mahoraise que les services de l'Etat étaient mobilisés sur l'ensemble du département. "J'ai pris l'engagement de faire une tournée par semaine et c'est donc ma deuxième tournée après celle de la semaine dernière", explique-t-il.
L'objectif, poursuit-il, est de "donner des informations et de recueillir des expressions de besoins, les inquiétudes, auprès des élus". Des élus qui restent préoccupés, répond-il, par la protection et le secours de la population.
Des situations encore disparates selon les communes
En matière de santé, 200 personnes ont déjà été reçues à l'hôpital de campagne de Cavani ce jeudi et des personnels médicaux sont également envoyés dans les dispensaires des localités les plus éloignées.
Restent évidemment les questions de l'électricité, de l'eau courante et du réseau téléphonique. "Ces contacts avec les élus montrent qu'il y a des endroits où ça va plutôt mieux et d'autres qui sont plutôt en risque. Et c'est par conséquent à ces endroits-là que nous devons faire des efforts plus importants", déclare-t-il sans donner davantage de détails.
Le réseau électrique disponible pour 40% de la population
S'agissant des livraisons d'eau, 100 000 bouteilles continuent d'être livrées quotidiennement. "Mais ce n'est pas suffisant, il faut que l'eau puisse recouler rapidement au robinet", reconnaît-il alors que le président Emmanuel Macron s'était engagé au rétablissement de l'eau courante samedi dernier, avec toutefois la remise en service des tours d'eau.
Le préfet indique aussi que le réseau électrique est désormais rétabli dans 40% du territoire. "C'est encore largement insuffisant", ajoute-t-il à nouveau, en rappelant que les équipes d'EDM ont été renforcées par 45 personnels d'EDF depuis trois jours, "ce qui permet d'avancer le rétablissement de l'électricité sur Grande-Terre et Petite-Terre".
Un programme de ramassage des déchets sur quatre semaines
"J'ai demandé aux maires de regrouper l'ensemble des ordures ménagères sur des endroits uniques dans chaque commune pour permettre au SIDEVAM de les ramasser le plus rapidement possible", précise le représentant de l'Etat.
Par ailleurs, des camions-bennes ont été réquisitionnés afin d'être mis à disposition du SIDEVAM pour accélérer les ramassages. "Nous avons un programme de ramassage qui devrait durer trois ou quatre semaines, ce qui permettra de faire en sorte que nous n'ayons plus d'ordures ménagères dans les rues".
L'école, l'autre sujet prioritaire
Une mission d'ordre sanitaire "extrêmement important", a insisté le préfet en évoquant le risque de profusion de maladies mais aussi de moustiques. Par ailleurs, les services de la DEAL sont chargés de coordonner des équipes de dératisation dans les sites regroupant des déchets et de la marchandise avariée.
Le sujet de la rentrée scolaire, a aussi souligné François-Xavier Bieuville, reste l'un des sujets prioritaires, tout comme la question des déchets ou encore de l'assainissement. "Nous avons des situations extrêmement disparates en termes d'équipements : des endroits peu touchés, où la rentrée pourra se faire relativement aisément, et d'autres où nous savons que les bâtiments ont été touchés ou détériorés par des pillages".
Pas de date de rentrée précise
À ce stade, a-t-il indiqué, "c'est difficile de donner une date précise", "Ce sont des calendriers sur lesquels nous sommes en train de travailler avec le rectorat et l'Education nationale en liaison évidemment avec les communes et le Conseil départemental".
Une expertise en cours sur l'état des lieux de l'ensemble des établissements scolaires de l'île a démarré. "On a encore un travail qui est un peu long et j'espère pouvoir apporter une réponse à nos concitoyens mahorais le plus vite possible".
"C'est une vraie inquiétude de savoir que les enfants vont pouvoir rentrer à l'école, que les bacheliers pourront passer leur bac et de trouver des solutions alternatives qui permettront d'assurer cette mission essentielle à Mayotte", a-t-il conclu.