Comme un mirage au milieu du désert, blotti entre deux collines, le petit village de Mbouini nous rappelle le Mayotte d'avant-cyclone. Partout ailleurs, les petites cases installées au bord de l'eau n'auraient pas tenu.
Un véritable miracle, reconnaît Navi Chamassi qui confie avoir vécu chez lui presque sereinement le passage de Chido. "Il paraît qu'au Nord, tout a été brûlé comme s'il y avait le feu, mais nous, on a été un peu épargné ici", relate-t-il.
Regardez le reportage de Mayotte la 1ère :
Les pêcheurs ont repris le travail
En bord de mer, les pêcheurs n'ont pas non plus subi de dégât sur leurs lakas et jusqu'à présent, les poissons mordent toujours à l'hameçon.
"On est parti à 11h et on revient avec cinq poissons", confie l'un d'eux. "Parfois, ça peut monter jusqu'à dix, comme avant la tempête", lance-t-il en montrant deux prises de belle taille dans les mains.
La forêt également préservée
Maou, un jeune habitant, a lui repris ses promenades quotidiennes dans la forêt de Mbouini. "Je réalise la chance qu'on a eue, reconnaît-il. Ici, le cyclone est passé mais il n'y a pas eu beaucoup de dégâts. Les promenades en forêt, je les fais toujours".
Mais à Mbouini, comme partout ailleurs, les 550 habitants du village souffrent du manque d'eau. "Jusqu'à aujourd'hui, on n'avait aucun pack d'eau. Aucune personne n'est passée pour venir nous voir. Rien du tout, heureusement qu'on a un puits qui fournit tout le monde dans le village", indique une villageoise.
Les cultures détruites
Mais ce week-end, la municipalité a pu organiser la première distribution de packs d'eau en sept jours, en écoulant ses stocks datant de la crise sanitaire.
"Il y en aura suffisamment, je pense, estime Tissanti Ouali, adjointe à la mairie. On peut dire que le vent est passé sur nous, mais avec la tendresse. Par contre, toutes les cultures sont détruites, que ce soit en bas du village ou dans les collines".
À Mbouini, certainement la vie est en ce moment plus douce qu'ailleurs à Mayotte. Mais si l'aide n'arrive pas rapidement, les habitants sont eux aussi exposés au risque de pénurie et de rationnement.