Déclaration de sinistre après Chido : un parcours semé d’embuches

Cyclone Chido : La rue de commerce à Mamoudzou
Alors que le cyclone Chido a endommagé voire détruit une grande partie de l’habitat sur l’île, les questions liées à la reconstruction se posent. Mayotte est aujourd’hui le département français ou la couverture en assurance est la plus faible. 10% seulement des Mahorais sont assurés et pour ces rares personnes à avoir une assurance habitation, la déclaration des sinistres risque d’être un parcours du combattant en ces temps compliqués.

Avec un réseau téléphonique indisponible à 80% sur le territoire et donc une grande partie de la population coupée du monde, les démarches pour faire sa déclaration de sinistre après le passage de Chido se compliquent. Les Mahorais qui souhaitent effectuer le plus rapidement possible les procédures se retrouvent dans une impasse pour la plupart, car les assurances demandent aux clients de faire leur démarche en ligne ou via téléphone.

Affiche déclaration sinistre Groupama
Affiche Déclaration sinistre BRED Banque populaire

Déclarer ses sinistres en ligne : difficile sans accès à internet

Une exigence incompréhensible pour beaucoup et surtout presque impossible à réaliser au vu de la situation. En effet, l’accès au réseau téléphonique et à internet est concentré en majorité sur la zone de Mamoudzou. Pour effectuer leurs démarches, les sinistrés sont obligés de se déplacer, alors que la plupart des Mahorais ne peuvent plus s’approvisionner en carburant. La priorité dans les stations-service étant les forces de l’ordre et les véhicules d’urgences. Ceux qui s’y aventurent se retrouvent dans des files d’attente interminables sans aucune garantie de pouvoir se ravitailler. En somme, c’est un vrai parcours du combattant. Toutes les agences sur l’île sont par ailleurs fermées.

Des Mahorais assurés sans garantie d’être indemnisés

Comme pour beaucoup de Mahorais, la maison de Saidou Hamada, un habitant de Mtsapéré dans la commune Chef-lieu n’a pas été épargnée par le cyclone. Une partie de la toiture à l’étage de sa maison s’est écroulée. Il fait partie des 10%, de la population mahoraise à avoir une assurance habitation et des chanceux qui ont réussi à joindre leur assurance mais un problème se pose. Selon lui, l’assurance ne compte lui indemniser que les meubles. Avec un contrat multirisque, le père de famille a du mal à comprendre cette décision.

C’est très compliqué car nous avons estimé le montant des dégâts à pas moins de 10 000 euros pour tout refaire. On va relancer l’assurance car ce n’est pas normal. Quand on a signé le contrat c’était pour assurer la maison et pas les meubles

Saindou Hamada, Habitant de Mtsapéré quartier Mtsangani

Saindou Hamada compte sur la mise en place de l’état de catastrophe naturelle pour accélérer les procédures. Une extension garantie dans tous les contrats d'assurance de dommages. Pour les 90% des Mahorais non assurés, l’état a annoncé des fonds d’urgence à destination des sinistrés en grande difficulté.