Ils étaient 25 à se positionner tour à tour sur le devant de la scène. Soutenus par leurs enseignants, ils ont clamé leur plus belle harangue.
Première qui se démarque du lot, c’est Mayiniya. Âgée de 16 ans, elle possède déjà plusieurs atouts pour être une bonne oratrice. À l’occasion de cette fête, elle a décidé de faire un discours sur la femme libérée :
Aujourd’hui à Mayotte, on est dans un système vraiment misogyne. La femme est mise en arrière, je dirais même qu’on la cache. Elle n’a pas vraiment la parole et n’exprime pas ce qu’elle ressent et aujourd’hui j’ai voulu parler de cette femme, la mettre en avant.
Des discours parfaitement récités, une gestuelle pour donner plus d’entrain, les prestations remarquables faites par ces élèves sont réussies grâce à leur professeur de français Clara Lefèvre, qui ne les a pas lâchés tout au long du projet :
« Ils écrivaient chacun leurs textes de leur côté, après on se réunissait quand on avait le temps pour répéter. Tout cela se faisait hors cours. Une technique qui nous a beaucoup aidé, c’est le fait de se filmer. Je leur disais de se filmer et de m’envoyer leurs prestations sur notre groupe WhatsApp pour que je les corrige. »
L’initiation de ce projet est avant tout pédagogique. Selon Tuffoulati, scolarisée au lycée de Dembéni, la raison de sa participation à cette deuxième édition de la belle harangue tiendrait de son envie de vaincre sa peur de la scène et de prendre la parole devant un public. Et pendant une dizaine de minutes à haranguer, elle y est arrivée !
La belle Harangue est aussi, un excellent exercice pour préparer les élèves aux oraux du bac.