Le mouvement social déclenché le 22 janvier dernier se poursuit sur l’île. Dans certaines communes, comme à Bandraboua, les barrages ont été érigés à l'aide des conteneurs servant à distribuer les packs d'eau à la population.
Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux à la mi-journée, on voit une tractopelle démanteler un barrage en poussant deux conteneurs dans le lagon. Elle avait également jeté à l'eau des bacs poubelles de tri. Une opération qui se déroule sous la protection de gendarmes mobiles.
Pour Madi Ali, le président de la Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE) cela ne fait aucun doute : "Ce sont les agents de la DEALM, avec une tractopelle, qui balancent deux conteneurs et des bacs de tri dans le lagon".
Comment je peux convaincre les mahorais, après ça, de ne pas couper les abres.
Ali Madi, président de la FMAE
L'homme est profondément ému suite à cet événement à Bandraboua. "Je suis sous le choc. Je n'ai même pas les mots. Cela, au plus profond de ma chair, me touche. Je me demande pourquoi la DEALM ne prend pas du recul face à cette situation" alors que l'institution se dénomme désormais Direction de l'Environnement de l'Aménagement, du Logement et de la Mer de Mayotte.
Contactée, la Préfecture affirme que suite à cet évènement, "la responsabilité incombe à la personne qui a mis ces conteneurs sur la route pour ériger des barrages". Pour autant, elle ajoute que "les conteneurs et bacs poubelles de tri seront enlevés dès que la situation le permettra".
Par arrêté préfectoral, ce mardi, le Préfet a réquisitionné deux entreprises pour enlever les véhicules hors d'usage dans le département et qui servent à certains endroits à constituer des barrages. Il est, également, interdit de vendre ou transporter du carburant sous forme conditionné. Une mesure visant à stopper la fabrication de cocktails molotov.