"Notre village se meurt à petit feu", c'est de cette manière que débute la lettre ouverte du collectif des habitants de Kavani qui s'adresse notamment au Préfet de Mayotte ou encore au Président du Département alors que le stade départemental, situé dans le quartier, est squatté par 325 "réfugiés d'origine africaine. Demain ils seront peut-être 400 puis 500 puis 1000 réfugiés à gérer."
"Les tensions sont ici permanentes, la peur s'installe de jour en jour"
Depuis lundi, pour dénoncer cette situation, les membres de ce collectif ont décidé de bloquer l'accès au conseil départemental, propriétaire du stade. Les signataires du courrier jugent que, sur place, la situation se détériore. "Toute la tribune du stade est infectée d'excréments humains. Les instituteurs n'osent plus se rendre au stade avec nos enfants par peur de se faire agresser."
Désormais, à lire le courrier, des réfugiés "s'introduisent chez nous pour nous voler à manger et leur permettre de construire leurs abris de fortune."
Les signataires du courrier demandent "simplement" à vivre en paix. "Ce n'est pas trop demandé" demandant l'intervention des autorités publiques pour résoudre "ce problème qui ne cesse de s'aggraver."
Nous sommes les premières victimes de cette situation de non-gestion de ces réfugiés. Nous sommes dans l'abandon le plus total. Nous sommes les sacrifiés d'une politique qui n'est pas à la hauteur de ses ambitions. Nous sommes dans une impasse.
Le collectif des habitants de Kavani
Le courrier daté du 8 janvier donne une semaine aux autorités pour résoudre cette situation. Il demande :
- Le démantèlement du camp
- L'évacuation des réfugiés de Kavani
- Le déménagement de l'association Solidarité Mayotte
- Le retour de la sécurité à Kavani
- L'interdiction de la consommation d'alcool sur la voie publique à Kavani
- L'interdiction des chiens errants
- L'interdiction des taxis motos
- La lutte contre la prostitution à Kavani et dans la commune de Mamoudzou
- La mise en place de patrouilles de police permanentes
- Sécuriser le stade de Kavani
Au stade de Cavani, désormais, la piste d'athlétisme est utilisée pour "des courses de scooters" selon des témoins. "C'est très effrayant ce qu'il se passe là-bas" juge d'ailleurs la vice-présidente du conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben. Des actes de sorcellerie auraient eu lieu. Des animaux auraient été sacrifiés et exposés sur les grillages du plateau sportif de Kavani.
Une rencontre est prévue demain entre les manifestants et Yaël Braun-Pivet au stade de Kavani. Vendredi, c'est la date fixée par les habitantes du quartier pour "libérer" le stade. Dans le cas contraire, elles prévoient de durcir le mouvement. Samedi, une rencontre de R1 de football doit se tenir à Kavani, entre le FC Mtsapéré et Antéou de Poroani.