Deux ans de prison ferme pour violences aggravées à l'issue d'un match de handball

Salle d'audience du tribunal judiciaire de Mamoudzou
C'était censé être la fête au plateau de Mbouanatsa, vendredi dernier, lors du derby entre Bouéni et Kani-Kéli en pré-nationale féminine de handball. Fête gâchée par des individus extérieurs à la rencontre. Deux d'entre eux ont été condamnés, ce lundi, par la justice, en comparution immédiate.

Le premier week-end de décembre a été marqué par la suspension des rencontres par la ligue mahoraise de handball. La faute, à l'insécurité qui secoue le département depuis de nombreuses semaines.

Vendredi 8 décembre, les compétitions reprennent avec notamment, au programme, un derby entre le PC Bouéni et Kani-Kéli. Derby qui se joue, au bout du suspense, à Mbouanatsa, le seul plateau, actuellement, de la commune de Bouéni. Le PCB s'impose sur le fil 24/23.

C'est à ce moment-là qu'une dizaine de jeunes, identifiés de Mzouasia, débarquent sur place, en représailles à des incidents ayant lieu, le week-end précédent, lors d'un match de football entre les villages de Mzouasia et Kani-Kéli. Ils prennent pour cibles des jeunes de Kani-Kéli présents en tribunes visées par des jets de pierre.

Un jeune supporter de 16 ans de Bouéni, venu encourager son club où il est licencié, est lui agressé à coups de machette. Il est touché à trois reprises au bras gauche, souffrant également d'une fracture de la main. C'est le bras en écharpe qu'il témoigne, ce lundi, au procès de son agresseur. Il ne parvient pas à rejoindre la barre pour témoigner. Il a fallu 20 points de sutures pour recoudre les plaies de son bras.

Son agresseur, multirécidiviste, vient de purger une peine de 6 mois de prison à La Réunion pour violences aggravées. Il est poursuivi pour les mêmes faits. C'est lui, selon le parquet, qui a porté les coups sur le jeune homme de Bouéni. "J'en ai l'intime conviction" dira la substitut du procureur lors de l'audience. Elle demande deux ans de prison ferme. Le tribunal va suivre ses réquisitions et le condamner à cette peine de prison ferme.

Un autre individu, présent au moment des faits, a été condamné à 8 mois de prison avec sursis. Un mineur a, lui, été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès.

Un autre procès doit s'ouvrir, en juin prochain, cette fois au civil pour déterminer les dommages et intérêts que devra percevoir la victime de cette vague de violence, vendredi soir, à Mbouanatsa.