Deux Françaises « fichées S»  expulsées de l’Union des Comores

Deux françaises ont été expulsées de l’Union des Comores vers la France en compagnie de deux policiers comoriens. Il s’agit de la seule certitude sur cette affaire. Pour le reste, tout est flou. Les autorités comoriennes, n’ayant pas donné suite à nos multiples requêtes.
Deux françaises expulsées des Comores il y a deux semaines au moins, accompagnées par deux policiers comoriens. Celles-ci seraient "fichées S par les autorités françaises selon une source autorisée, pour radicalisation."
Le ministre de la sécurité comorien Mohamed Daoudou avait tout d’abord indiqué qu’il n’avait pas le droit de communiquer sur cette affaire.
Ensuite, toujours au téléphone, « il a dit «  qu’il rassemblait tous les éléments avant de nous contacter ». Par la suite, il n’a jamais donné suite à nos appels. Le Procureur de la république non plus a affirmé quand nous l’avons joint, « ne pas être au courant de cette histoire ».  Une affaire étrange, aux contours très flous qui recèle plus de questions que de réponses.  

Toujours est-il qu’aux Comores, les deux françaises se sont installées à Mdé, localité située à quelques kilomètres de Moroni, petite bourgade sans histoire. Personne n’a pu nous fournir les noms de ces deux femmes. Personne n’a pu les décrire, puisque portant le voile intégral.

Je sais qu’elles étaient très claires de peau, car j’ai pu apercevoir leurs mains mais elles peuvent être tout aussi bien d’origine arabe ou européenne,

a expliqué un de leurs locataires. 

"Le mari de l’une des françaises a senti venir les problèmes"

La première femme était déjà mariée à un national à son arrivée dans la localité. Quant à la deuxième, l’époux de la première a pu arranger un mariage avec un comorien "puisque partageant les mêmes valeurs."
C’est d’ailleurs ce dernier, qui s’est chargé de trouver une maison, selon Fatima Ali, propriétaire de la maison qui avait accueilli le couple. 

"Je ne sais plus trop si le Monsieur m’a dit être de Mitsamihuli ou d’une autre ville", a-t-elle fait savoir. Selon elle, ils se sont mis d’accord sur les modalités du loyer. " Il a versé un mois mais n’a pas payé de caution", se souvient-elle.

Puis un jour, au bout d’un mois de location, on avertit Fatima que ses locataires étaient en train de faire leurs valises et qu’ils étaient à l’évidence en train de quitter la maison. « Je suis rapidement arrivée sur les lieux afin de savoir ce qu’il se passait », a-t-elle dit. Selon elle, le mari de la française lui a expliqué qu’il ne comprenait pas sa femme. « Elle l’aurait même accusé de transgresser l’Islam dès qu’il voulait l’interroger. La française s’est énervée et a joint ceux qui les avaient mis en contact pour qu’ils viennent la chercher », a longuement relaté Fatima Ali. « Il ne l’a pas retenue parce que sentant venir les ennuis mais par contre il aurait averti les parents de la française de leur séparation », toujours selon Fatima Ali. 
 

« Ces étranges locataires se disputaient tout le temps »

C’est à la suite de cette séparation qu’elle est partie rejoindre  un autre couple, dans une maison se trouvant toujours à Mdé, mais cette fois aux confins de la ville.
Une voisine témoigne :

c’est quand la police est venue les cueillir que j’ai su qu’il y avait deux femmes et un homme dans la maison.

« Elles portaient la burqa, ne parlaient à personne », se rappelle-t-elle. En revanche, « il y avait tout le temps des disputes au point qu’un jour nous avons voulu appeler les forces de l’ordre parce que tout ce boucan nous empêchait de dormir », a-t-elle soutenu.  Mais après réflexion, elle a préféré en parler au propriétaire de la résidence afin de trouver une solution. Ces disputes dénotent-elles une tension ? Sans doute, par contre personne n’était en mesure de nous en dire l’origine.

Le palais de justice des Comores


La solution pour retrouver le calme dans le voisinage est venue de la police comorienne. Les deux femmes ont été arrêtées puis expulsées. Le bailleur, a été également interpellé par la police pour les besoins de l’enquête puis relâché mais a refusé de répondre à nos questions.
 Des sources affirment même que si l’opération a eu lieu, c’est en étroite collaboration avec l’ambassade française. Ici aussi, c’est le silence radio.

La Gazette des Comores, quotidien qui a révélé l’affaire, dans sa parution du 26 décembre, a indiqué que l’une des françaises avait été mariée à un concitoyen, auteur d’une fusillade dans une mosquée française. Une source autorisée a déclaré être surprise « par une telle information ». En revanche, elle n’a pas voulu en dire plus « pour cause de confidentialité ». Si bien que les raisons de leur expulsion demeurent à ce jour inconnu. Plus étrange encore, le silence des autorités en place qui n’ont voulu guère répondre à nos (très nombreuses) questions.