Discours de politique générale : un comité interministériel des Outre-mer début 2025

Le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale, ce mardi 1er octobre à l'Assemblée nationale.
Lors de sa déclaration de politique générale ce mardi 1er octobre, le Premier ministre Michel Barnier a détaillé la feuille de route de son gouvernement devant l'Assemblée nationale. Outre-mer, immigration, Justice… Voici quelques mesures qui concernent des problématiques qui touchent Mayotte.
  • Un CIOM au premier trimestre 2025

Michel Barnier a promis "écoute, respect et dialogue" aux "trois millions de Français qui vivent dans les Outre-mer, et font vivre la France, dans trois océans".

"Nos douze départements et territoires sont une partie essentielle de notre pays. Le gouvernement dialoguera avec ces territoires en respectant leur spécificité, leur culture, leur diversité, et en entretenant des relations suivies avec leurs élus"

Michel Barnier _ Premier Ministre

Le Premier Ministre présidera "durant le premier trimestre 2025" un nouveau comité interministériel des Outre-mer (CIOM) avec les élus et les organisations professionnelles. L'objectif sera "de valoriser leurs ressources propres, agricoles, forestières, maritimes, énergétiques" des Outre-mer au "bénéfice direct de leurs habitants". Le dernier CIOM s'est tenu en novembre 2023.

    • Immigration : prolongation du séjour des étrangers en centre de rétention

    Il est aussi revenu sur sa politique migratoire, promettant un meilleur « contrôle » des frontières. Son objectif est de « sortir de l’impasse idéologique ».

    2 millions de visas sont accordés chaque année en France et 150 000 demandes d’asiles. Les 2/3 des demandes d’asile sont rejetées. Michel Barnier souhaite désormais des décisions plus rapides pour les réfugiés.

    De l’autre côté, il souhaite une prolongation du séjour des étrangers en centre de rétention, "pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français".

    « impitoyable envers les passeurs »

    Pour maîtriser les flux migratoires, il veut mettre en place des contrôles hors des frontières de l’Union Européenne. Une politique qui nécessite selon lui de trouver des solutions avec pays d’origines et pays de transit.

    Il souhaite désormais que les délivrances des laissez-passer consulaires se fassent en fonction des reconduites à la frontière. Une mesure qui permettrait de mettre la pression aux pays comme les Comores qui refusent leurs ressortissants expulsés de Mayotte. Il demande que la justice soit « impitoyable envers les passeurs ».

    • Délinquance : une réflexion sur l'excuse de minorité

    Il a également souhaité la "réduction des délais de jugement, particulièrement pour les mineurs", souhaitant "la création d'une procédure de comparution immédiate pour les mineurs délinquants de plus de 16 ans" et une réflexion sur l'excuse de minorité.

    • Des établissements nouveaux pour les courtes peines

    Concernant les problématiques liées à la politique carcérale. Michel Barnier part d’un constat. Il y a aujourd’hui en France 80 000 détenus pour 62000 places de prison.

    Pour lui il est nécessaire de diversifier solutions d’enfermement. Il propose la construction d’établissements nouveaux pour les courtes peines notamment pour les mineurs délinquants. Une mesure qui concerne directement Mayotte, ou le manque de place notamment pour les mineurs délinquants pose de grosses difficultés.

    • Des mesures pour le pouvoir d'achat 

    Le Premier ministre entend également répondre aux "préoccupations" du quotidien des Français, notamment concernant leur pouvoir d'achat. "Nous revaloriserons le smic de 2% dès le 1er novembre, par anticipation de la date du 1er janvier", a fait savoir Michel Barnier, appelant les branches professionnelles dans lesquelles les minima salariaux sont inférieurs au smic à des "négociations rapides".  

    • Appel aux retraités et étrangers contre le manque d'enseignants et déserts médicaux

    Michel Barnier veut également mettre l'accent sur l'accès aux services publics, en recourant à des enseignants retraités volontaires pour pallier le manque de professeurs ou à l'engagement d'"internes français et étrangers" dans les déserts médicaux. 

    • Une conférence nationale sur l'eau

    En réponse aux effets de la crise climatique Michel Barnier a annoncé une grande conférence nationale sur l'eau. "Nous sommes 60 ans après la première loi sur l'eau de 1963 et je pense que, en prenant en compte les travaux et les réflexions engagées ces dernières années, le moment est venu" pour "agir". Il n'a en revanche pas précisé à quelle échéance aura lieu cette conférence.